Synthèse
L'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) rend publics les résultats de l’étude qu’elle mène sur l’évolution des prix des services fixes et mobiles de communications électroniques. La méthodologie est similaire à celle retenue par l’Insee et utilisée dans le cadre du calcul de l’indice des prix à la consommation.
L’évolution des prix est présentée sous deux angles : l’indice des prix, qui traduit l’évolution des prix des services, en neutralisant les effets liés à l’évolution des usages et des changements dans la structure de la clientèle d’une année sur l’autre. L’évolution des prix telle que mesurée ici rend compte de l’évolution du prix des offres catalogue des opérateurs chaque mois, c’est-à-dire des offres accessibles aux nouveaux clients ou aux clients qui changent d’offre. Elle ne rend pas compte des éventuelles évolutions de prix des contrats en cours pour les clients des opérateurs, si ces évolutions diffèrent de celles des offres catalogues. La dépense minimale quant à elle tient compte à la fois de l’évolution des prix et des modifications de consommation et de la structure de la clientèle. La dépense minimale correspond à la dépense d’un client parfaitement informé et rationnel, qui va donc choisir chaque mois l’offre la moins chère sous contrainte de sa consommation[1].
Les prix des services fixes (accès à internet, téléphonie fixe) grand public diminuent de 5,9 % en 2024.
Les prix des services fixes diminuentde5,9 % en 2024,après une période de hausse débutée en 2019.Cette diminution concerne à la fois les offres d’accès à internet sur technologie DSL et sur fibre optique. La baisse des prix des services fixes s’inscrit notamment dans un contexte de renouvellement de leurs offres par les opérateurs. De nouvelles offres, proposées à des prix plus bas, ont été introduites en contrepartie du transfert en option de certains services.
Dans ce cadre, les prix des offres sur les technologies fibre (FttH, fibre optique avec terminaison coaxiale)ainsi que des box 4G et 5G à usage fixe diminuent de 8,0 % en moyenne annuelle en 2024. En particulier, les tarifs des offres FttH ont sensiblement diminué, et tendent à converger en 2024 vers les tarifs des offres DSL. Les années précédentes, si quelques offres en fibre optique étaient vendues au tarif des offres DSL, le surcoût des offres en fibre optique était généralement compris entre 4 et 10 € TTC. Ce surcoût est, en 2024, au maximum de 5 € TTC avec de plus en plus d’offres pour lesquelles les tarifs DSL et FttH sont égaux, à opérateur et à services identiques. Cette dynamique intervient alors que la part de clients disposant d’abonnements sur DSL diminue depuis 2015 au profit des abonnements en fibre optique. En juin 2024, 71 % des abonnements à des services fixes haut et très haut débit sont en fibre optique (+9 points en un an).
Les prix des offres sur technologie DSL ont quant à eux diminué en moyenne de 1,5 % sur l’année 2024. Cette baisse, plus modérée, est partiellement compensée par le prolongement de l’effet des hausses de prix intervenues sur ces offres en 2023, ainsi que par la hausse du tarif de certaines offres sur cette technologie en 2024.
Les prix des offres de téléphonie seule, c’est-à-dire d’offres ne disposant pas de service internet associé, augmentent pour la deuxième année consécutive en 2024. A la suite d’une augmentation de tarifs intervenue en février 2024, l’indice des prix de ce service augmente de 8,1 %.
La baisse des prix des services mobiles grand public en métropole se prolonge en 2024, et se porte à 16,7 % en moyenne.
En 2024, les prix des services mobiles diminuent de 16,7 %, prolongeant la tendance amorcée fin 2023. Environ 40 % de l’évolution moyenne des prix en 2024 provient de baisses de tarifs intervenues au cours de l’année 2023. Cette évolution est par ailleurs principalement soutenue par les offres post-payées, qui constituent 97 % des offres mobiles sur le marché, et plus particulièrement par celles sans subvention du terminal.
Les prix des forfaits sans subvention, qui s’étaient maintenus à un niveau stable en 2021 et 2022, baissent pour la deuxième année consécutive.Ils diminuent de 19,6 % en 2024, après avoir enregistré une baisse de 8,1 % en 2023. Cette baisse s’inscrit dans un contexte de différenciation des offres mobiles, entamée en 2023, qui se poursuit en 2024. Cette différenciation se traduit par l’apparition de nouvelles offres, incluant des volumes de données inférieurs, plus adaptées à la consommation des clients, à des tarifs plus faibles. En outre, les prix de certains forfaits de gamme intermédiaire, incluant environ 100 Go, ont également diminué au cours de l’année 2024.Les forfaits sans subvention du terminal représentent par ailleurs la grande majorité du marché : 84 % des détenteurs de forfaits disposent d’un forfait sans subvention.
Les prix des offres catalogues des forfaits avec subvention du terminal diminuent quant à eux de 1,0 % en un an, après avoir sensiblement augmenté en 2023. Cette baisse provient également de l’introduction de nouvelles offres, partiellement compensée par des hausses de tarifs sur d’autres offres qui figuraient déjà aux catalogues des opérateurs.
Les prix de offres post-payées ont particulièrement diminué pour les petits consommateurs et les consommateurs intermédiaires [2] de communications vocales (respectivement -18,0 % et ‑17,3 %), qui ont plus largement bénéficié de la mise sur le marché de nouvelles offres dont le volume de données est compris entre 10 et 20 Go. Ils diminuent toutefois également (‑14,1 %) pour les gros consommateurs. Enfin, les prix des cartes prépayées diminuent pour la première fois depuis 2020, de ‑23,3 %. Cette baisse s’explique par la révision des gammes des cartes prépayées de certains opérateurs.
[1] La définition des profils de consommation figure en annexe (Annexe, Construction des profils de consommation)
[2] La définition des typologies de consommateurs figure en annexe (Annexe, Indice des prix des services mobiles