Les fiches pratiques

Equipements et usages numériques : comment limiter mon impact environnemental au quotidien ?

L’impact des réseaux de communication, des équipements numériques (téléviseur, ordinateur, tablette, smartphone, console de jeu…) et de leurs usages sur l’environnement est un sujet d’attention croissant. Le numérique représente aujourd’hui 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde et 2,5 % de l’empreinte carbone nationale. Sans actions pour la réduire, l’empreinte carbone pourrait tripler en 2050, la consommation d’énergie doubler. Ces chiffres, tirés de l’étude ADEME-Arcep, ne prennent pas en compte la forte croissance des usages de l’IA générative. Cet impact mérite donc une attention particulière.

L’Arcep a décidé de faire de l’enjeu environnemental un axe à part entière de sa régulationSon enquête annuelle : « Pour un numérique soutenable » vise par exemple à l’identification de leviers d’action, tant du côté des acteurs économiques que de celui des utilisateurs.

En premier lieu,les acteurs économiques et parmi eux les grands acteurs du numérique doivent se responsabiliser : par leurs choix technologiques, les nouveaux besoins qu’ils suscitent, ils ont les clés principales de la réduction de l’empreinte environnementale. Les travaux de l’Arcep, et en particulier le référentiel général de l’écoconception des services numériques (réalisé avec l’Arcom, en lien avec l’ADEME et avec la collaboration de la DINUM, l’Inria et la CNIL) doivent appuyer leurs efforts.

Mais cela ne doit pas être un prétexte pour ne pas agir individuellement, et réfléchir à adapter progressivement nos usages personnels et professionnels pour une utilisation plus vertueuse du numérique.

En tant qu’utilisateur d’équipements numériques, que puis-je faire pour réduire mon impact environnemental au quotidien ?

Prolonger au maximum la durée de vie de mes équipements : c’est l’acte ayant le plus d’impact pour réduire mon empreinte environnementale !

D’après une étude de l’ADEME et de l’Arcep, les équipements des utilisateurs (ou terminaux) représentent aujourd’hui la majeure partie de l’empreinte carbone du numérique (79 %, contre 16 % pour les datacenters et 5 % pour les réseaux). Et la phase de production des équipements représente 80 % de cette empreinte. Au-delà de l’empreinte carbone, le renouvellement prématuré des équipements génère d’autres impacts tel que l’épuisement des ressources abiotiques (métaux et minéraux). Cela signifie que l’acte ayant le plus d’impact environnemental à titre individuel est d’acheter un nouvel équipement. Notre premier levier d’action est donc de faire durer le plus longtemps possible la durée de vie de nos équipements.

  • Avant d’acheter un nouvel équipement, je réfléchis à mes usages : est-ce que je peux trouver une solution alternative ? Puis-je me passer de cet achat ? Est-ce que la taille de son écran est proportionnée à mon besoin ? En cas de panne, je vérifie que mon équipement n’est pas réparable avant d’en acheter un nouveau.

Pour en savoir plus : consultez l’étude Arcom-Arcep-ADEME sur l’impact environnemental des usages audiovisuels en France en 2022 et à l’horizon 2030

  • Je privilégie, lorsque c’est possible, l’achat d’équipements d’occasion ou reconditionnés.
  • Je privilégie, lorsque c’est possible, l’achat de terminaux dont l’indice de réparabilité et durabilité est élevé. A partir de janvier 2025, un indice de durabilité sera obligatoirement affiché sur les téléviseurs et un étiquetage énergétique européen sur les smartphones et tablettes dès juin 2025.
  • Je mets les équipements dont je n’ai plus l’utilité (smartphones, écouteurs, etc.) dans des circuits de recyclage, ou de reconditionnement s’ils sont encore fonctionnels, plutôt que de les conserver dans un placard.

Source : édition 2023 du Baromètre du numérique

Pour aller plus loin :

Quel est l'impact carbone de votre clé USB, de votre tablette ou de votre enceinte connectée ?

Découvrez l’impact carbone de vos appareils numériques sur le site "Impact Co2" de l'ADEME 

Privilégier une connexion internet fixe (fibre, ADSL) dès que possible : elle est moins consommatrice d’électricité que les réseaux mobiles

La consommation énergétique des réseaux mobiles rapportée à la quantité de Go consommés est trois fois plus élevée que celle des réseaux fixes.

C’est une bonne raison pour privilégier, dès que c’est possible, l’usage du Wi-Fi sur son téléphone ou sa tablette plutôt que les réseaux mobiles.

  • Je connecte mes équipements mobiles (smartphones notamment) au Wi-Fi dès que c’est possible, pour l’accès à internet comme pour passer des appels (Voir le tuto de l’Arcep « Comment activer les appels Wi-Fi sur mobile »).
  • J’attends de pouvoir être connecté au Wi-Fi pour lancer les mises à jour de mes applications.
  • Je privilégie le téléchargement des vidéos que j’ai prévu de regarder dans les transports avant mon départ, en profitant du Wi-Fi, plutôt que de les regarder en streaming, très gourmand pour les réseaux mobiles.
  • Lorsque je suis en mobilité dans les transports ou dans la rue, je me pose la question de savoir si je peux attendre et avoir recours à un réseau fixe pour visionner un contenu.

Réduire ma consommation d’énergie liée aux équipements numériques, en adoptant de bonnes pratiques

Limiter la consommation électrique liée à nos équipements numériques, en plus d’avoir un impact positif sur la facture énergétique du foyer, contribue à réduire notre impact environnemental.

  • Je coupe l’alimentation de mes équipements lorsqu’ils ne sont pas utilisés : je débranche la prise, ou je branche mes équipements sur une multiprise, dont je peux éteindre l’interrupteur.
  • La nuit, je passe mes équipements en mode « avion » et coupe le Wi-Fi via l’interface de ma box.
  • Sauf lorsque je prévois une utilisation qui nécessitera une charge plus importante, j’arrête la charge dès que le niveau de charge atteint un seuil de 80 %, et je ne débute la charge que lorsque le niveau de charge est inférieur à 25 %. Je ne laisse pas mes équipements sur le chargeur, au-delà du temps nécessaire au rechargement.

Pour aller plus loin :

  • Je configure finement mes équipements pour limiter leur consommation en fonctionnement, notamment en réduisant la luminosité des écrans.

Connaître l’empreinte environnementale des services numériques que j’utilise, pour maîtriser mon impact

Quand nous utilisons un service numérique, par exemple pour consulter une vidéo sur un smartphone, nous ne sommes pas toujours conscients de son empreinte environnementale. Celle-ci est la résultante d’émissions liées aux ressources utilisées par cette application sur notre smartphone (et de celles consommées pour la fabrication de notre smartphone), aux ressources réseaux qu’elle mobilise et aux centres de données auxquels elle accède.

Le saviez-vous ? Réduire son temps d’écran, c’est aussi réduire son impact environnemental

Les alertes et notifications, la lecture automatique des vidéos, le défilement infini des contenus… ces stratégies de captation de l’attention, utilisées notamment par les réseaux sociaux et la publicité, maintiennent leurs utilisateurs devant l’écran.

• Pour limiter le risque de surexposition induit par ces pratiques, il est parfois possible de désactiver ces fonctionnalités (si l'application le propose) ou se tourner vers d'autres fournisseurs de service.

• Votre téléphone peut être paramétré pour connaître le temps consommé sur l’écran. Il peut également être paramétré pourlimiter le temps d’utilisation de certaines applications (réseaux sociaux par exemple), passer l’écran en mode noir/ blanc pour le rendre moins attractif, classer les applications, etc.

La publicité peut augmenter jusqu’à 25 % l’impact carbone du visionnage de contenus vidéo, en particulier pour les usages sollicitant de la publicité programmatique (plateformes de partage de vidéos, TV de rattrapage, etc.).

Pour en savoir plus, consultez l’étude Arcom-Arcep-ADEME sur l’impact environnemental des usages audiovisuels en France en 2022 et à l’horizon 2030

  • J’active le mode « sobriété énergétique » de mes applications lorsqu’il est proposé (aussi appelé mode « économie de données » par certains acteurs).
  • Je pense régulièrement à désinstaller les applications dont je ne me sers plus, pour limiter les échanges de données liés à leurs mises à jour. Je désactive, lorsque ce n‘est pas nécessaire, les notifications et pushs.
  • Je privilégie, lorsque c’est possible, des contenus textes ou audio, moins gourmands en ressources numériques que les contenus vidéos. Pour écouter de la musique par exemple, j’utilise de préférence un service de streaming audio plutôt que de lancer un clip vidéo.
  • Je configure, lorsque c’est possible, la définition des vidéos de mes services audiovisuels au plus juste, et en fonction de mes terminaux (sur smartphone par exemple, une très haute définition n’apporte pas un confort visible au vu de la taille de l’écran).
  • Sur PC ou mac, j’utilise un navigateur moderne, prenant en charge les derniers codecs vidéos (un codec est un dispositif permettant de mettre en œuvre l’encodage et le décodage d’un flux de données numériques), permettant de réduire ma consommation de donnée : Chrome, Vivaldi, Opera ou Firefox. 

Comment estimer l’empreinte carbone de vos usages numériques ?

Streaming, visioconférence, emails envoyés : faites une simulation de vos pratiques hebdomadaires sur le site "Impact Co2" de l’ADEME

Pour aller plus loin :

  • Je suis mes consommations de données et les impacts environnementaux associés (émissions de gaz à effet de serre notamment) à mes usages numériques, en particulier sur les réseaux mobiles.
    A noter : la plupart des opérateurs fournissent des informations sur le sujet via l’espace client ou les applications mises à disposition des utilisateurs.

Et du côté des acteurs économiques (opérateurs, fabricants d’équipements, centre de données…), quels sont les efforts menés pour réduire l’impact environnemental du numérique ?

• Infographie - synthèse de l’enquête annuelle "Pour un numérique soutenable" édition 2024

Pour rendre compte de leur impact environnemental, l’Arcep collecte des données auprès des acteurs économiques, et en publie les résultats dans son enquête annuelle « Pour un numérique soutenable», outil au service du débat public et de la réflexion pour une stratégie bas carbone du numérique.

Les acteurs numériques peuvent également appliquer les critères du référentiel général de l’écoconception des services numériques pour réduire l’empreinte environnementale des services numériques (sites web, logiciels, plateformes vidéo, chatbots IA, etc.). Publié par l’Arcep et l’Arcom, en lien avec l’ADEME, ce document contient 78 fiches pratiques pour le développement de services plus soutenables. Ce cadre volontaire, établi en collaboration avec la DINUM, de la CNIL et de l’Inria, permet aux acteurs de rendre compte des efforts entrepris sous la forme d’une déclaration d’écoconception.

Pour aller plus loin

L’ensemble des travaux menés par l’Arcep  sont présentés dans le grand dossier « L’empreinte environnementale du numérique » et dans la frise « Pour un numérique soutenable ».

Pionnière, l’Arcep est reconnue pour ses travaux sur l’empreinte environnementale du numérique au niveau mondial, notamment par la Banque mondiale et l’Union Internationale des Télécoms (UIT), et au niveau européen. L’Autorité présente régulièrement ses travaux au sein des instances internationales et européennes, car celles-ci peuvent être les bons niveaux d’action pour réduire l’empreinte du numérique.  

• Pour mieux « coller » à la sobriété, téléchargez les stickers de l’Arcep (png - 232Ko)

Retrouvez de nombreux conseils, utiles et pratiques, pour réduire votre impact numérique à la maison ou au travail, individuellement ou collectivement sur le site "Alt-Impact", un programme soutenu par l’ADEME, le CNRS et l’INRIA.