Indicateurs économiques

Marché des communications électroniques en France - Les chiffres au 4eme trimestre 2021

Historique

Tous les observatoires trimestriels et annuels

Les chiffres depuis 1998

Synthèse

Malgré le contexte de crise sanitaire, le revenu des opérateurs a augmenté tout au long de l’année 2021, entre + 2 % et + 4 % en un an chaque trimestre.

La croissance du revenu des opérateurs sur le marché final (9,4 milliards d’euros HT au quatrième trimestre 2021) est portée conjointement par celle des revenus des services mobiles et celle des revenus des services fixes. Cette progression fait suite à une longue période de recul, entre 2011 et 2020.

Depuis le début de la crise sanitaire, le marché des services fixes, et en particulier, celui relatif à la vente des accès internet, est particulièrement dynamique. Les opérateurs enregistrent une hausse de leurs revenus, qui se maintient depuis le deuxième trimestre 2020, à environ 0,6 % en rythme annuel, après dix années de contraction. Cet accroissement s’explique en partie par l’accélération de la transition du cuivre vers la fibre optique. Ainsi, lerevenu des services fixes à haut et très haut débit croît à un rythme soutenu, et qui n’avait pas été aussi élevé depuis quatre ans : + 4 % en un an ce trimestre, ce qui représente près d’un point de croissance supplémentaire en un an. Les clients des opérateurs sont facturés en moyenne 33,5 euros HT par mois pour les services internet, téléphonie et audiovisuels, soit + 30 centimes d’euros en un an. Parallèlement, le recul du revenu des services fixes à bas débit continue de s’intensifier : - 18 % ce trimestre contre - 12 % au quatrième trimestre 2020. Sur le marché entreprise, le revenu lié à la vente des accès de haute qualité et des accès pour les réseaux intersites (571 millions d’euros HT) diminue faiblement ce trimestre (- 0,2 % en un an), mais enregistre une légère croissance sur l’ensemble de l’année 2021 (+ 0,3 %).

Sur les réseaux mobiles, après une année 2020 en demi-teinte en raison notamment de la forte baisse du revenu du roaming out liée aux restrictions des déplacements à l’étranger liée à la pandémie, le revenu issu de la vente des services mobiles est à nouveau en croissance depuis le début de l’année 2021, de près de 2 % en un an au premier trimestre. Depuis le deuxième trimestre 2021, le rythme de croissance est supérieur à 5 % (+ 6 % ce trimestre). La reprise du revenu du roaming out intervenue au cours du second semestre 2021 (+ 82 % en un an contre - 68 % un an auparavant), contribue à hauteur d’un point à la croissance annuelle sur cette même période. Cependant, son niveau est toujours largement inférieur à celui d’avant la crise-sanitaire : 87 millions d’euros au quatrième trimestre 2021 contre 138 millions deux ans auparavant. Par ailleurs, les opérateurs mobiles tirent près de 20 % de leurs revenus du marché détail de la vente des terminaux mobiles. Le revenu associé, caractérisé par des variations saisonnières, se maintient à un niveau comparable aux quatrièmes trimestres des quatre dernières années : 1,1 milliard d’euros HT ce trimestre, soit + 0,7 % en un an et + 3,3 % en deux ans.

Le nombre d’utilisateurs des réseaux mobiles 5G double à nouveau ce trimestre.

Un an après la commercialisation des abonnements permettant l’utilisation des réseaux 5G, le nombre de clients des opérateurs utilisant ces réseaux, grâce à leur téléphone compatible et leur forfait 5G, atteint environ 3 millions[1] en métropole. Ce nombre a ainsi pratiquement doublé par rapport au troisième trimestre 2021.

Sur les réseaux 4G[2], le nombre d’utilisateurs s’élève à 66,1 millions au quatrième trimestre 2021, et continue de croître à un rythme soutenu, entre + 10 % et + 15 % en rythme annuel depuis deux ans. Sur les réseaux 3G, après une année 2020 marquée par une division par deux de la croissance de l'usage de ces réseaux, la reprise se confirme depuis le début de l’année 2021 ; avec 3,0 millions de cartes actives supplémentaires en un an, le nombre de cartes actives sur les réseaux 3G atteint 67,7 millions.

Au total, 80,4 millions de cartes SIM sont en service au 31 décembre 2021, dont 72,7 millions de forfaits. Alors que le nombre de forfaits augmente activement (+ 2,3 millions en un an ce trimestre contre + 1,9 million un an auparavant), le nombre de cartes prépayées continue de diminuer, mais à un rythme annuel de recul qui a progressivement et fortement baissé durant l’année 2021 : de - 1 million au quatrième trimestre 2020 à - 110 000 ce trimestre.

Pour la première fois, le nombre d’abonnements internet sur réseaux FttH dépasse celui des abonnements sur DSL.

Sur le marché des services fixes, la totalité de la croissance du nombre d’abonnements internet provient, depuis un an, de celle des accès en fibre optique de bout en bout.Au total, 14,5 millions d’accès sont actifs sur ces réseaux au quatrième trimestre 2021, ce qui représente une croissance annuelle de 4,1 millions.Ce nombre dépasse pour la première fois celui des accès internet haut débit et très haut débit sur réseaux cuivre DSL : 14,4 millions ce trimestre. En effet, les abonnements à haut débit sur réseau cuivre DSL notamment diminue à un rythme accéléré (- 2,9 millions en un an ce trimestre contre - 2,5 millions un an auparavant).Ainsi, au 31 décembre 2021, sur un total de 31,5 millions d’accès internet, 18,4 millions sont à très haut débit (58 %, + 10 points en un an), au sein desquels une large majorité sont des abonnements FttH (79 %, + 8 points en un an). Par ailleurs, près de la moitié des 29,7 millions de locaux sont désormais raccordables à cette technologie, soit + 6 points en un an.

 


[1] Le parc actif 5G s'appuie pour partie sur les estimations de certains opérateurs.

[2] Les parcs actifs 3G, 4G et 5G sont définis comme le nombre de clients ayant accédé au cours des trois derniers mois (en émission ou en réception) à un service mobile utilisant l’une de ces technologies d’accès radio. Ces rubriques ne sont pas exclusives : un consommateur ayant utilisé les réseaux 3G, 4G et 5G au cours du trimestre sera comptabilisé dans chacun de ces indicateurs.

Après une année 2020 exceptionnelle, les habitudes de consommation des utilisateurs de services fixes et mobiles tendent progressivement à revenir à la normale.

Près de 62 milliards de minutes (hors numéros spéciaux) ont été émises depuis les réseaux fixes et mobiles.Ce trafic est à nouveau en baisse depuis le deuxième trimestre 2021 (- 9 % en un an ce trimestre) après une croissance exceptionnelle de près de 20 % en un an sur l’ensemble de l’année 2020, liée à la crise sanitaire. Néanmoins, il reste encore supérieur de 13 % au trafic de l’ensemble de l’année 2019.

Ce degré élevé de consommation est porté par la consommation vocale depuis les terminaux mobiles. Alors que les abonnés mobiles avaient stabilisé depuis cinq ans leur consommation autour de 3h10 par mois, celle-ci atteint, durant le premier confinement au deuxième trimestre 2020, un niveau jamais égalé jusque-là (4h27 par mois, soit plus d’une heure supplémentaire en un an). Même si depuis le deuxième trimestre 2021,le volume de communications vocales émises sur les réseaux mobiles diminue (- 6 % en un an ce trimestre contre + 20 % un an auparavant), le trafic par abonné se maintient à un niveau encore supérieur à ceux observés avant la crise sanitaire : 3h48 par mois par carte SIM ce trimestre, contre 3h28 au quatrième trimestre 2019. Le trafic vocal provenant des clients des opérateurs français qui ont voyagé à l’étranger reprend, quant à lui, sa tendance à la hausse avec la fin de la limitation de certains déplacements, et cela, pour le troisième trimestre consécutif (+ 18 % en un an contre - 11 % un an auparavant), et atteignant un niveau supérieur de 5 % au quatrième trimestre 2019.

Sur les réseaux fixes, la consommation vocale n’a jamais été aussi faible. Depuis les services en voix sur large bande, durant le premier confinement, ces abonnés avaient augmenté de 30 minutes en un an leur consommation mensuelle (2h17 par abonné en moyenne au deuxième trimestre 2020),alors qu’il diminuait fortement depuis 2013. Ce trafic est resté comparable aux consommations qui ont précédé la pandémie jusqu’à la première moitié de l’année 2021. Depuis, cette consommation moyenne n’a jamais été aussi faible (autour de 1h20 par mois sur le deuxième semestre, soit - 20 minutes en un an environ), tout comme celle depuis le réseau RTC (1h27 par mois environ sur le deuxième semestre, - 13 minutes en un an).

Concernant les autres services de télécommunications, les tendances reviennent aux niveaux observés avant la crise sanitaire. Après une stagnation de l’usage moyen de données des utilisateurs des réseaux 4G, à 11 Go, du troisième trimestre 2020 au deuxième trimestre 2021, la consommation de données progresse à nouveau (2,3 exaoctets, + 21 % en un an), et s’élève à environ 12 Go par mois et par abonné 4G pour le deuxième trimestre consécutif, soit + 12 % en un an ce trimestre. Avec la réduction des restrictions de déplacements, le trafic de données depuis l’étranger augmente pour le troisième trimestre consécutif, et de 60 % en un an ce trimestre ; il retrouve un niveau supérieur de 39 % à celui d’avant la crise sanitaire, tout comme la consommation des clients des opérateurs étrangers lors de leurs séjours en France (+ 110 % en un an, 37 000 téraoctets ce trimestre contre 18 000 deux ans auparavant).

Enfin, le nombre de SMS, dont le recul avait été multiplié par près de quatre avec la crise sanitaire, diminue de 9 % ce trimestre contre - 18 % un an auparavant. Cependant, sur la consommation moyenne (128 par mois et par carte SIM ce trimestre), le recul de l’année 2021 est pratiquement identique à celui l’année 2020 (- 14 % en un an contre - 16 % en 2020).

Notes :

  • D’éventuelles révisions des données d’une publication à l’autre s’expliquent par des corrections apportées par les opérateurs dans leur déclaration. Les écarts susceptibles d’exister entre les croissances annuelles en % et les niveaux affichés sont liés aux arrondis ;
  • Tous les revenus s’entendent hors taxes. Toutes les comparaisons s’entendent du trimestre N comparé au même trimestre de l’année précédente, sauf mention contraire ;

L’historique des données est téléchargeable sur le site data.gouv.fr.