Qu’est-ce que le réseau cuivre ?
Le réseau cuivre est l’infrastructure qui a permis la téléphonie fixe puis les premières connexions internet fixes, reconnaissable historiquement à la prise en forme de T présente dans les locaux des abonnés et plus récemment au travers de prises pour câbles Ethernet.
Plus précisément, il s’agit d’une infrastructure de télécommunication qui s’appuie sur des paires de fils de cuivre[1] et désigne historiquement le réseau téléphonique commuté fixe[2], aussi appelé RTC. Ce réseau cuivre a été le premier réseau massivement déployé pendant les années 1970, puis, progressivement complété dans les années 2000. D’abord destiné aux appels vocaux, les usages de ce réseau se sont diversifiés afin de permettre l’accès internet à haut débit, via les technologies basées sur le cuivre, dites ADSL (Asymetric Digital Subscriber Line), SDSL (Symetrical Digital Subscriber Line) et VDSL (Very-high-bit-rate Digital Subscriber Line)[3].
Orange, qui a succédé à France Télécom, est propriétaire de la quasi-intégralité du réseau cuivre (99,99%). Tous les services précités, passent par le réseau d’Orange, qui en loue l’accès aux opérateurs fournisseur d’accès à internet (« FAI »). La fermeture du réseau cuivre aura donc un impact sur tous les utilisateurs de ces services, quel que soit le fournisseur.
Pour quelles raisons le réseau cuivre ferme-t-il ?
La décennie 2020 représente une étape historique dans la vie des infrastructures fixes, avec le remplacement progressif du réseau cuivre d’Orange par les réseaux fibre. Le Gouvernement, à travers sa politique publique du plan France Très Haut Débit, a fixé pour objectif la généralisation de la fibre optique sur l’ensemble du territoire à l’horizon 2025.
Cette infrastructure offre de meilleurs débits, nécessaires au vu des nouveaux usages des Français (télétravail, téléconsultations, etc.). Elle connaît une dynamique de déploiements et d’adoption par les utilisateurs sans précédent ces dernières années[4]. La fibre optique est ainsi devenue la nouvelle infrastructure fixe de référence.
Tant pour des raisons de performances techniques et d’obsolescence ainsi que pour des raisons d’efficacité, de coûts et d’empreinte environnementale (les équipements raccordés à la fibre étant beaucoup moins énergivore que ceux raccordés au cuivre), il n’est pas pertinent, à terme, de conserver et d’entretenir deux infrastructures de réseaux fixes en parallèle, que sont le réseau cuivre historique et les nouveaux réseaux FttH (« Fiber to the Home »). Les réseaux FttH ont in fine vocation à se substituer au réseau historique en cuivre.
Dans ce contexte, Orange, en tant que propriétaire du réseau cuivre, a annoncé fin 2019 sa volonté de procéder à la fermeture technique de son réseau cuivre, qui inclus tous les services à destination du grand public ou des professionnels. Le calendrier prédéfini et organisé par lots de fermeture prévoit une mise en œuvre à partir de 2023 et un achèvement en 2030.
[1] Une paire de cuivre est constituée de deux fils de cuivre torsadés l’un autour de l’autre, et qui sont utilisés pour la transmission de données.
[2] Le terme commuté fait référence au processus de commutation de circuits. Chaque appel téléphonique avait un circuit dédié, temporairement, établi et maintenu pour l’appel, puis libéré une fois l’appel terminé, et pouvant être réutilisé pour un autre appel.
[4] A titre d’illustration, après les niveaux records observés en 2020 et 2021, le rythme de déploiement FttH en France se maintient à un niveau élevé. Au cours de l’année 2024, 2,5 millions de nouveaux locaux ont été rendus raccordables et la couverture FttH a atteint 40 millions de locaux raccordables, soit près de 91 % des locaux du territoire national.