Observatoire des marchés des communications électroniques en France

Marché des communications électroniques en France - Année 2019 - Résultats provisoires

Historique

Tous les observatoires trimestriels et annuels

Les chiffres depuis 1998

Synthèse

Les montants investis par les opérateurs de communications électroniques (hors achats de fréquences mobiles) dépassent pour la première fois et nettement 10 milliards d’euros.

Avec 10,4 milliards d’euros, les investissements progressent de 510 millions d’euros en 2019, une croissance en niveau supérieure à celle de 2018 (+360 millions d’euros). Elle provient d’une part de la plus forte augmentation des dépenses d’investissements liées à l’activité fixe (+660 millions d’euros en un an contre +560 millions en 2018). D’autre part, les investissements liés à l’activité mobile continuent de reculer mais dans une moindre mesure en 2019 (-150 millions d’euros en un an contre -200 millions d’euros l’année précédente). A l’image de 2018, les déploiements dans les boucles locales fixe à très haut débit et en particulier en fibre optique de bout en bout constituent le premier poste de dépenses des opérateurs et celui qui progresse le plus (+410 millions d’euros).

Au total, les investissements des opérateurs ont progressé de près de 50% ces cinq dernières années.

 

Les opérateurs enregistrent à nouveau un recul de leur revenu sur le marché de détail, mais inférieur à celui observé en 2018.

Cette diminution de la contraction provient en quasi-totalité de la croissance accrue du revenu des services mobiles (+1,5% en un an en 2019 contre +1% un an auparavant), portée par la vente des forfaits. En revanche, le revenu lié à la commercialisation des services sur réseaux fixes, tous services confondus, diminue au rythme de 2018 (-390 millions d’euros pour chacune des deux années).

La dépense mensuelle moyenne par carte SIM se stabilise à 14,4€ HT, tandis que celle d’un accès fixe à haut ou très haut débit (32,7€ HT) recule d’environ 2% par an pour la deuxième année consécutive.

Le nombre d’accès actifs en fibre optique de bout en bout continue de progresser à un rythme en niveau jamais atteint auparavant.

Au cours de l’année 2019, plus de neuf nouveaux clients sur dix ayant souscrit un accès à très haut débit ont choisi la technologie FttH, soit 2,3 millions d’accès supplémentaires. Cette croissance a été permise par la progression exceptionnelle du nombre de locaux éligibles au FttH (+4,8 millions en un an [1]). Globalement, les abonnements à très haut débit continuent à se substituer aux abonnements à haut débit et notamment à la technologie DSL, dont le recul s’amplifie chaque année.

Les accès FttH (7,1 millions au total à la fin de l’année 2019) incluent pour 90% le service audiovisuel, tandis que la proportion est d’environ 70% pour les 17,8 millions d’accès sur technologie DSL.

Au total, 29,8 millions d’accès internet dont 38% d’accès à très haut débit (+7 points en un an) sont répartis sur l’ensemble du territoire français.

Le très haut débit se démocratise également sur les réseaux mobiles avec 54,8 millions de cartes SIM actives sur les réseaux 4G [2] (+7,0 millions en un an).

Le nombre de forfaits mobiles en service (68,4 millions) continue d’augmenter en France à un rythme annuel de 3% à 4% depuis l’année 2015 : +2,8% en 2019, un rythme équivalent à celui des forfaits libres d’engagement.

Les réseaux mobiles sont davantage utilisés que les réseaux fixes pour les usages vocaux. La consommation vocale mensuelle moyenne depuis les réseaux fixes (1h50 par ligne fixe en 2019) a été divisée par deux en quatre ans, tandis que celle d’un possesseur de téléphone mobile s’accroît de 5 minutes en 2019, pour atteindre 3h21.

En outre, la préférence des utilisateurs pour se connecter à internet va aux smartphones. En résulte une consommation mensuelle moyenne de données sur réseaux mobiles toujours plus importante par carte SIM (6,2 gigaoctets, +2 gigaoctets en un an) par mois et par client actif 4G (8,6 gigaoctets par mois, un niveau trois fois supérieur à 2016). En revanche, l’utilisation du service SMS, est en perte de vitesse depuis l’année 2016 ; sa consommation (182 SMS par mois en 2019), même si elle reste encore importante, a diminué de 25% en quatre ans.

 


[1] Ma connexion internet : https://maconnexioninternet.arcep.fr/

[2] Cartes de couverture mobile :  https://www.monreseaumobile.fr//

Remarques générales

1. Publication

L’Arcep publie un bilan de l’activité des opérateurs au cours de l’année précédente. Cette publication, fondée sur les données trimestrielles de l’année écoulée, porte le nom de « résultats provisoires ». La publication de résultats définitifs aura lieu en décembre 2020.

2. Modification des publications à la suite de la consultation menée en 2014

L’Arcep a réalisé, au cours de l’année 2014, une consultation des principaux opérateurs de communications électroniques, portant sur l’évolution des indicateurs contenus dans ses publications statistiques. Les réponses à cette consultation ainsi que les récentes évolutions du marché des communications électroniques ont conduit l’Autorité à modifier sensiblement les publications relatives au suivi du marché.

Evolution du périmètre des services de capacité :

Jusqu’en 2014, l’indicateur « recettes des services de capacité » sur le marché de détail incluait une partie des prestations vendues à des opérateurs de communications électroniques déclarés auprès de l’Arcep. Il s’agissait principalement du revenu de liaisons louées et de transport de données dont il était difficile jusqu’à présent, pour l’opérateur répondant, de dissocier les montants attribuables à des entreprises et ceux attribuables à d’autres opérateurs. Les recettes provenant des liaisons d’aboutement et des liaisons partielles terminales étaient, quant à elles, incluses dans l’indicateur « prestations de gros de l’accès haut débit et très haut débit » figurant dans la section relative à l’interconnexion et aux prestations de gros. Des ajustements ont été réalisés afin de dissocier dorénavant parfaitement les marchés de gros et de détail : ainsi, l’ensemble des recettes des services de capacité vendus aux opérateurs figure désormais dans la section sur le marché de gros (indicateur « services de capacité », en annexe A. d). Cela a eu pour conséquence directe une baisse d’environ 500 millions d’euros par an du revenu total sur le marché de détail et une hausse du même montant des recettes relatives au marché de gros des opérateurs fixes.

Services mobiles : dissociation du marché des services des objets connectés :

L’ensemble des publications statistiques de l’Arcep dissocient depuis 2015, au sein des services mobiles, le segment des cartes Machine to Machine (MtoM) des autres services mobiles dits « classiques ». Les indicateurs du nombre de cartes SIM et de revenu des marchés afférents sont ainsi présentés séparément. S’agissant des trafics (appels vocaux, messagerie interpersonnelle, données consommées), les indicateurs présentés sont susceptibles d’inclure le trafic issu des cartes MtoM. Néanmoins, ces consommations sont faibles et négligeables au regard des consommations réalisées à partir des cartes SIM mobiles classiques.

3. Changement de champ réglementaire en 2004

L’Arcep interroge, pour ses observatoires, tous les opérateurs entrant dans le champ de la régulation. L’évolution du cadre réglementaire en 2004 a élargi le périmètre d’enquête, en couvrant également tous les fournisseurs d’accès à internet et les transporteurs de données. Cette modification du cadre réglementaire s’est traduite par un élargissement du nombre d’opérateurs interrogés. Dans la mesure du possible, les évolutions sont présentées à champ constant de 1998 à 2004, puis sur le nouveau champ pour les années à partir de 2004. Les données concernées sont l’emploi, l’investissement et les charges.

4. Ruptures de séries

  • En 2018, l’application, à partir du 1er janvier 2018, de la nouvelle norme comptable IFRS 15 a entraîné une rupture de séries dans les revenus des services mobiles et des terminaux mobiles. La partie liée au remboursement des terminaux est désormais enregistrée comptablement en totalité à la date de son achat par le client, dans les revenus des terminaux. Auparavant, ce montant (la « subvention opérateur ») était facturé au travers de l’abonnement mensuel du client pour la période d’engagement. Afin d’évaluer les évolutions entre 2017 et 2018, sur un périmètre comparable, les revenus mobiles de l’année 2017 sont également présentés dans la présente publication selon les normes IFRS 15. Pour plus d’informations, se reporter à l’annexe B.i) .
  • En 2015, l’allocation du revenu des forfais mobiles dits « bundlés » (voix+data) entre les différents services a été supprimée. Auparavant, il s’agissait principalement de segmenter le revenu total entre les services vocaux classiques et les services de données, mais selon la composition des forfaits, une certaine partie du revenu des forfaits pouvait également être allouée au revenu des services à valeur ajoutée vocaux et data. Pour l’année 2014, les indicateurs sont présentés sur le périmètre 2015, c’est-à-dire qu’il s’agit des revenus des prestations payées en supplément du forfait. Pour 2013, une rétropolation des données a également été effectuée, mais, s’agissant des services à valeur ajoutée data, une partie de l’allocation peut encore subsister.
  • L’année 2013 a été marquée par une modification dans la structure du marché des services de capacité aux opérateurs (marché de gros) : la fusion entre France Télécom et Orange a entraîné une suppression des flux financiers entre ces deux sociétés. Avant cette date, France Télécom vendait des services de capacité à Orange. Afin d’évaluer l’évolution de ces prestations entre 2012 et 2013 sur des données comparables, les données de revenu publiées sur l’année 2012 correspondent au champ 2013, c’est-à-dire hors ventes entre France Télécom et Orange. Les données des années 2012 et 2013 ne sont pas comparables à celles des années précédentes.
  • L’année 2006 a été marquée par une modification dans la structure du marché des services de capacité spécifiquement dédiés aux entreprises : l’intégration de Transpac dans France Télécom au 1er janvier 2006 a entraîné une suppression des flux financiers entre ces deux sociétés. Avant cette date, France Télécom et Transpac se vendaient des services de capacité. Ces revenus étaient comptabilisés dans les rubriques « Liaisons louées » et
    « Transport de données ». Le revenu des services de capacité est présenté à partir de l’année 2006.
  • Entre 2004 et 2005, l’intégration d’un nouvel opérateur important sur le segment du marché des annuaires (rubrique « Revenus annexes ») crée une rupture entre 2004 et 2005.

5. Revenus des services de téléphonie fixe et d’internet

La segmentation pratiquée dans les publications de l’observatoire rattache, par convention, l’ensemble des revenus des offres multi services à l’internet et ne rattache aux revenus de la téléphonie fixe que les revenus qui lui sont directement attribuables.

L’indicateur de revenu directement attribuable aux services de téléphonie fixe couvre le revenu des frais d’accès et abonnements au service téléphonique (réseau téléphonique commuté - RTC et voix sur large bande - VLB lorsqu’elle est facturée indépendamment du service internet), le revenu des communications depuis les lignes fixes explicitement facturées (RTC et VLB facturés en supplément des forfaits multiplay) et le revenu de la publiphonie et des cartes.

L’accès à un service de voix sur large bande et les communications en VLB, lorsqu’ils sont inclus dans la facturation du forfait internet haut débit, ne sont pas valorisés dans l’indicateur de revenu directement attribuable à la téléphonie fixe : ils sont inclus dans l’indicateur « revenu de l’accès à internet haut débit » et, à un niveau plus agrégé, dans l’indicateur « revenu internet ».

6. Divers

Sauf mention contraire, les unités utilisées dans cette publication sont en unités pour les données d’emploi, en millions d’unités pour les indicateurs de parc, en millions d’euros pour les indicateurs d’investissement et de revenus (hors taxes), en millions de minutes  pour les trafics de téléphonie  et en millions pour les messages texte (SMS et MMS), en exaoctets pour les indicateurs relatifs au volume de données échangées.

Les écarts susceptibles d’exister entre les croissances annuelles en % et les niveaux sont liés aux arrondis.

Les données révisées sont indiquées en italique dans les tableaux.

Toutes les données sont disponibles sur le site data.gouv.fr (ici).