Communiqué de presse - IPV6

Transition vers IPv6

L'Arcep publie son baromètre annuel de la transition vers IPv6 et réunit l'écosystème pour accélérer le déploiement

Le fonctionnement d’internet repose historiquement sur le protocole IPv4, appelé à être progressivement remplacé par le protocole IPv6 [1]. La migration de tous les acteurs de l’internet vers le protocole IPv6 est urgente et indispensable. L’épuisement du stock des adresses IPv4 disponibles (dont on estime qu’il devrait intervenir à l’horizon 2021) entraîne d’ores et déjà une augmentation significative du prix de ces adresses, ce qui est susceptible d’engendrer une barrière à l’entrée à l’encontre des nouveaux acteurs sur l’internet. La migration vers IPv6 des services, des terminaux et des équipements de réseau est dans ce contexte indispensable pour garantir le bon fonctionnement d’internet à long terme, le protocole IPv4 étant, après une phase de cohabitation des deux protocoles, appelé à disparaître.

L’Arcep met en ligne une version élargie de son baromètre de la transition vers IPv6 qui signale un retard de la majeure partie des acteurs

Dans cette nouvelle version, l’Arcep passe au crible tous les acteurs de la chaîne internet.

L’état actuel des déploiements et les prévisions des principaux opérateurs sont publiés (pour leurs réseaux fixes comme mobiles). Les données transmises par les hébergeurs et opérateurs alternatifs ayant souhaité contribuer à la collecte d’information élargie de l’Arcep sont également révélées. Enfin, des chiffres exclusifs issus d’acteurs tiers partenaires comme l’Afnic [2] complètent le baromètre.

Cette année encore, l’Arcep constate que la majeure partie des acteurs n’envisagent pas un déploiement qui permettrait d’avoir terminé la migration vers IPv6 à moyen terme et incite vivement les différentes parties prenantes à accélérer leur transition.

Le retard est particulièrement marqué du côté des hébergeurs - où seuls 5% des serveurs mail et 16% des trois millions de sites web des noms de domaine .fr, .re, .pm, .yt, .tf et .wf sont à ce jour accessibles en IPv6 [3] - et du côté des opérateurs, notamment mobiles.

Plus particulièrement, en ce qui concerne les principaux opérateurs télécom en France : l’Arcep constate des progrès mais appelle les opérateurs à poursuivre et renforcer leurs efforts.

  • Si 100% des clients SFR sont déjà compatibles sur le xDSL et le FTTH (0% sur le câble), moins de 1% d’entre eux sont activés - c’est-à-dire émettent et reçoivent effectivement en IPv6. Les activations à venir, bien qu’en hausse par rapport aux dernières annonces de l’opérateur, demeurent très insuffisantes (25-30% * à mi-2021). Une grande majorité des clients n’activant pas IPv6 manuellement, l’Arcep invite SFR à réaliser cette activation par défaut comme la plupart des autres opérateurs. Quant aux réseaux mobiles : SFR prévoit moins de 10%* de clients activés à mi-2021.
  • L’Arcep note les efforts de déploiement de Bouygues Telecom sur les réseaux mobiles, mais regrette la chute des prévisions de migration sur les réseaux fixes : 40 à 50%* de clients activés sont prévus à horizon mi-2021, contre 75 à 85% annoncés à fin 2020 dans le précédent baromètre.
  • Sur les réseaux fixes, les taux actuels de clients activés de Free et Orange sont relativement élevés (respectivement 50% et 45%), mais les projections sur le même indicateur à mi-2021 ne permettent pas d’achever la transition à moyen terme (entre 75 et 85%* pour les deux FAI). Sur les réseaux mobiles, le taux de clients activés prévu par Orange à mi-2021 est en hausse mais demeure limité (25-35%*) ; l’Arcep regrette que Free Mobile n’ait pas été en mesure de lui transmettre des prévisions.

 

État d’avancement de la transition vers IPv6 au niveau des différents maillons de la chaine technique

L’Arcep et l’Internet Society France réunissent les parties prenantes afin de partager ce constat et faire émerger des pistes d’action concrètes

L’atelier IP♥6 organisé ce jour dans les locaux de l’Arcep clôture la session d’ateliers du forum de la gouvernance d’internet (FGI) de l’Internet Society France.

Il regroupe des acteurs d’horizons divers (opérateurs télécom, hébergeurs, constructeurs de terminaux, associations internationales, instituts de formation, acteurs publics etc.) autour de six groupes de travail thématiques dont l’objectif sera d’élaborer des propositions d’action concrètes visant à accélérer la transition vers IPv6. La restitution de l’atelier sera précédée des interventions de Jean-Jacques Sahel, Vice-Président de l’ICANN [4] et de Grégory Mounier d’Europol [5].


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[1] L’Arcep précise que les constats et travaux évoqués dans le présent communiqué de presse concernent uniquement le réseau internet et ne s’appliquent pas à l’interconnexion privée entre deux acteurs, notamment l’interconnexion des réseaux de deux opérateurs pour la terminaison d’appel vocal en mode IP.

[2] Association française pour le nommage Internet en coopération

[3] Données Afnic à juillet 2018

* Prévisions des opérateurs, chiffres susceptibles d’évoluer.

[4] Internet Corporation for Assigned Names and Numbers

[5] Agence européenne de police criminelle