Observatoire des marchés des communications électroniques en France

Marché des communications électroniques en France - Année 2024 - Résultats provisoires

Historique

Tous les observatoires trimestriels et annuels

Les chiffres depuis 1998

Synthèse

Le revenu des opérateurs sur le marché de détail progresse de 1,5 % en 2024.

Le revenu des opérateurs sur marché de détail s’élève à 38,1 milliards d’euros HT en 2024. Après une décennie de recul, le revenu des opérateurs progresse pour la quatrième année consécutive, de + 1,5 % en un an en 2024 après + 2 % environ chaque année sur la période 2021- 2023. Cette croissance provient de celle du revenu des services fixes qui s’intensifie encore en 2024 (+ 3,3 % en un an après +2,1 % en 2023). En revanche, le revenu des services mobiles progresse faiblement (+ 0,4 % en un an).

En 2024, la croissance du revenu des services fixes est portée par celle de la vente des services à haut et très haut débit (+ 6,1 %, + 1,2 point en un an), en partie en raison des hausses tarifaires réalisées par les opérateurs en 2022 et 2023[1]. Le revenu des services mobiles progresse quant à lui faiblement en 2024 : + 0,4 % en un an en 2024 après trois années consécutives de hausses comprises entre + 3 % et + 4 %. En outre, le revenu de la vente et la location de terminaux mobiles par les opérateurs recule de 1,5 % en 2024 après trois années de croissance soutenue, entre + 5 % et + 7 % par an.

Sur le marché de gros fixe et mobile, le revenu des opérateurs, 9,0 milliards d’euros en 2024, diminue de 3 % en un an environ en 2024 après + 3 % en 2023, principalement en raison d’une croissance moins marquée du revenu des services fixes, et en particulier de celui lié aux prestations d’accès passifs en fibre optique (+ 16 % en un an en 2024 après + 29 % en 2023), mais également d’un recul un peu plus élevé du revenu de gros des services mobiles (- 12 % en un an en 2024 après - 10 % en 2023).

Les investissements des opérateurs restent élevés, malgré une baisse de 5 % en 2024.

Hors achats de fréquences mobiles, le montant des investissements réalisés par les opérateurs s’élève à 12,2 milliards d’euros en 2024. Les montant investis diminuent depuis trois ans, et de 4,6 % en un an en 2024. Jusqu’en 2020, année durant laquelle les déploiements des réseaux d’accès FttH avaient été les plus élevés, les niveaux d’investissements des opérateurs avaient fortement progressé. En 2024, les montants investis restent élevés, toujours supérieurs à ceux réalisés avant 2020.

Les opérateurs ont investi 6,4 milliards d’eurosdans le déploiement des boucles locales fixes et mobiles à très haut débit, soit 52 % des investissements totaux,hors achats de fréquences mobiles. En 2024, ces investissements diminuent de 6 % en un an. Le recul est porté à la fois par la baisse des investissements dans les déploiements des boucles locales fixes à très haut débit (3,9 milliards d’euros soit - 7,4 % en un an) et la baisse des montants investis dans les boucles locales mobiles (2,5 milliards d’euros, - 3,7 % en un an).

Fin décembre 2024, 75 % des abonnements internet sont en fibre optique.

Le nombre total d’abonnements internet en France s’élève à 32,6 millions fin décembre 2024. Si la croissance du nombre total d’abonnements internet s’affaiblit (+ 0,7 % en un an en 2024 contre + 1 % environ en 2022 et en 2023, et sept années de croissances comprises entre + 2 % et + 4 %), le nombre d’abonnements en fibre optique progresse encore fortement, avec près de 3 millions d’abonnements supplémentaires en un an. En l’espace de dix ans, les abonnements en fibre optique ont rapidement remplacé les abonnements DSL : évalué à 0,9 million fin 2014, le nombre d’abonnements fibre atteint désormais 24,4 millions fin 2024, ce qui représente 75 % du nombre total d’abonnements internet (+ 9 points en un an) et 89 % du nombre d’abonnements internet à très haut débit (+ 3 points). Dans le même temps, le nombre d’abonnements internet DSL à haut et très haut débit est passé de 23,1 millions fin 2014 à 6,3 millions fin 2024. Ces abonnements représentent désormais moins d’un quart du nombre total d’abonnements internet en France.

Au 31 décembre 2024, 24,3 millions de cartes SIM ont été utilisées sur les réseaux 5G[2].

La croissance des usagers 5G se renforce avec 10 millions de cartes actives supplémentaires en un an en 2024 (+ 70 %), alors que, sur les réseaux 4G, la croissance connaît un ralentissement depuis l’année 2021 (+ 3 % en 2023, soit - 7 points en trois ans). Neuf cartes SIM sur dix (89 %, + 2 points en un an) ont été actives sur les réseaux 4G fin décembre 2024 et environ trois cartes SIM sur dix sur les réseaux 5G (29 %), une proportion en forte progression (+ 12 points en un an).

Au total, le nombre de cartes SIM en service s’élève à 83,9 millions au 31 décembre 2024, dont 77,1 millions de forfaits. Le rythme annuel de croissance du nombre de forfaits diminue avec + 740 000 cartes en un an après dix années de hausses comprises entre + 1 et + 3 millions par an. S’agissant des cartes prépayées (6,8 millions fin décembre 2024), leur nombre diminue depuis plus de dix ans, et de 290 000 en un an en 2024 (- 4 % en un an).

La croissance de la consommation de données sur réseaux mobiles se poursuit en 2024, à un rythme qui continue de ralentir.

Le trafic de données consommées sur les réseaux mobiles, que cela soit pour naviguer sur internet, envoyer ou recevoir des fichiers, regarder des vidéos, ou encore jouer en ligne, s’élève à 15 exaoctets en 2024. Le rythme de croissance de ces usages reste élevé (+ 13 % en un an), mais il continue de ralentir (+20 % en 2023, + 28 % en 2022). Lesclients actifs sur les réseaux mobiles consomment ainsi 16 Gopar moisen moyenne en 2024, en hausse de 2 Go environ chaque année depuis 2018. Depuis l’étranger, le trafic de données consommées par les clients des opérateurs français progresse également (+ 21 % en 2024), atteignant un niveau de 411 000 téraoctets en 2024.

Parallèlement, le repli des usages SMS en France, engagé depuis 2016 au profit des services de messagerie instantanée, et accentué par la crise sanitaire, se poursuit en 2024, à un rythme un peu supérieur aux années avant crise : - 11 % en un an en 2024 contre - 7 % en 2018 et 2019. L’usage moyen de SMS s’élève à 93 SMS par mois par carte SIM, soit - 12 SMS en un an.

S’agissant de la consommation vocale depuis les réseaux fixes et mobiles, elle diminue continûment depuis 2014 (- 3 % en un an environ en 2024), à l’exception de l’année 2020 marquée par la crise sanitaire (+ 20 %). Sur le segment de marché des forfaits, les clients mobiles consomment, en moyenne, 3h35 par mois environ depuis dix ans (3h41 en 2024), hors crise sanitaire (4h24 en 2020). En revanche, sur les réseaux fixes, l’usage recule nettement depuis plus de dix ans (hors crise sanitaire), pour s’établir à un niveau qui n’avait jamais été aussi faible, que cela soit sur le réseau RTC (56 minutes par mois et par abonnement en 2024, - 1h15 environ en dix ans) ou le réseau en VLB (50 minutes, - 3h environ en dix ans).

[1] D’après l’observatoire de l’évolution des prix des services fixes et mobiles, les prix des services internet à haut et très haut débit en métropole sur le marché résidentiel ont progressé de 2,8 % entre octobre 2022 et octobre 2023.

[2] Les parcs actifs 3G, 4G et 5G sont définis comme le nombre de clients ayant accédé au cours des trois derniers mois (en émission ou en réception) à un service mobile utilisant l’une de ces technologies d’accès radio. Ces rubriques ne sont pas exclusives : un consommateur ayant utilisé les réseaux 3G, 4G et 5G au cours du trimestre sera comptabilisé dans chacun de ces indicateurs.

 

Remarques générales

1. Publication

Chaque année, l’Arcep dresse un bilan de l’activité des opérateurs au cours de l’année précédente. Cette publication s’inscrit dans le cadre des compétences confiées à l’Arcep par le législateur[3]. Elle a pour objectif principal d’assurer l’information de l’ensemble des acteurs du secteur sur les principaux segments du marché des communications électroniques. Pour ce faire, l’Arcep collecte trimestriellement et annuellement des données auprès des opérateurs de communications électroniques.Cet observatoire publie des indicateurs agrégés de revenu, de nombre d’abonnés et d’usage des utilisateurs des services sur les réseaux fixes et mobiles. Parmi ces indicateurs figurent, par exemple, le revenu des opérateurs sur les marchés de détail et de gros, le nombre d’abonnements internet en fibre optique, le nombre de cartes SIM actives sur les réseaux 4G et 5G, les consommations vocales fixe et mobile, les usages de données sur réseaux mobiles ou encore les usages de SMS.

2. Élargissement du périmètre des acteurs interrogés en 2021

L’Arcep a élargi son périmètre d’enquête en 2021 en interrogeant l’ensemble des opérateurs d’infrastructures de téléphonie mobile (gestionnaires d’infrastructures d’accueil spécialisés dans l’hébergement d’équipements de téléphonie mobile). Ces opérateurs viennent s’ajouter aux opérateurs interrogés exploitant un réseau de communications électroniques ouvert au public ou fournissant au public un service de communications électroniques. Cela se traduit par un élargissement du nombre de sociétés interrogées depuis les enquêtes 2021. Les données concernées sont l’emploi et l’investissement. Les séries historiques de ces indicateurs ont été revues afin de conserver des évolutions cohérentes.

3. Modification des publications en 2015

L’Arcep a réalisé, au cours de l’année 2014, une consultation des principaux opérateurs de communications électroniques, portant sur l’évolution des indicateurs contenus dans ses publications statistiques. Les réponses à cette consultation ainsi que les récentes évolutions du marché des communications électroniques ont conduit l’Autorité à modifier sensiblement les publications relatives au suivi du marché.

Évolution du périmètre des services de capacité :

Jusqu’en 2014, l’indicateur « recettes des services de capacité » sur le marché de détail incluait une partie des prestations vendues à des opérateurs de communications électroniques déclarés auprès de l’Arcep. Il s’agissait principalement du revenu de liaisons louées et de transport de données dont il était difficile jusqu’à présent, pour l’opérateur répondant, de dissocier les montants attribuables à des entreprises de ceux attribuables à d’autres opérateurs. Les recettes provenant des liaisons d’aboutement et des liaisons partielles terminales étaient, quant à elles, incluses dans l’indicateur « prestations de gros de l’accès haut débit et très haut débit » figurant dans la section relative à l’interconnexion et aux prestations de gros. Des ajustements ont été réalisés afin de mieux dissocier les marchés de gros et de détail : ainsi, l’ensemble des recettes des services de capacité vendus aux opérateurs figure désormais dans la section sur le marché de gros (indicateur « services de capacité », au point d) de la partie A de l’annexe. Cela a eu pour conséquence directe une baisse d’environ 500 millions d’euros par an à partir de 2015 du revenu total sur le marché de détail et une hausse du même montant des recettes relatives au marché de gros des opérateurs fixes.

Services mobiles : dissociation du marché des services des objets connectés :

L’ensemble des publications statistiques de l’Arcep dissocient depuis 2015, au sein des services mobiles, le segment des cartes Machine to Machine (MtoM) des autres services mobiles dits « classiques ». Les indicateurs du nombre de cartes SIM et de revenu des marchés afférents sont ainsi présentés séparément. S’agissant des trafics (appels vocaux, messagerie interpersonnelle, données consommées), les indicateurs présentés sont susceptibles d’inclure le trafic issu des cartes MtoM. Néanmoins, ces consommations sont faibles et négligeables au regard des consommations réalisées à partir des cartes SIM mobiles classiques.

4. Changement de champ réglementaire en 2004

L’Arcep interroge, pour ses observatoires, tous les opérateurs entrant dans le champ de la régulation. L’évolution du cadre réglementaire en 2004 a élargi le périmètre d’enquête, en couvrant également tous les fournisseurs d’accès à internet et les transporteurs de données. Cette modification du cadre réglementaire s’est traduite par un élargissement du nombre d’opérateurs interrogés. Dans la mesure du possible, les évolutions sont présentées à champ constant de 1998 à 2004, puis sur le nouveau champ pour les années à partir de 2004. Les données concernées sont l’emploi, l’investissement et les charges.

5. Ruptures de séries

  • L’application, à partir du 1er janvier 2018, de la nouvelle norme comptable IFRS 15 a entraîné une rupture de séries en 2018 dans les revenus des services mobiles et des terminaux mobiles. La partie liée au remboursement des terminaux est désormais enregistrée comptablement en totalité à la date de son achat par le client, dans les revenus des terminaux. Auparavant, ce montant (la « subvention opérateur ») était facturé au travers de l’abonnement mensuel du client pour la période d’engagement. Afin d’évaluer les évolutions entre 2017 et 2018, sur un périmètre comparable, les revenus mobiles de l’année 2017 sont également présentés dans la présente publication selon les normes IFRS 15. Pour plus d’informations, se reporter au point b) de la partie B de l’annexe.
  • En 2015, l’allocation du revenu des forfaits mobiles couplés (voix + data) entre les différents services a été supprimée. Auparavant, il s’agissait principalement de segmenter le revenu total entre les services vocaux classiques et les services de données, mais selon la composition des forfaits, une partie du revenu des forfaits pouvait également être allouée au revenu des services à valeur ajoutée vocaux et data. Pour l’année 2014, les indicateurs sont présentés sur le périmètre 2015, c’est-à-dire qu’il s’agit des revenus des prestations payées en supplément du forfait. Pour 2013, une rétropolation des données a également été effectuée, mais, s’agissant des services à valeur ajoutée data, une partie de l’allocation peut encore subsister.
  • L’année 2013 a été marquée par une modification dans la structure du marché des services de capacité aux opérateurs (marché de gros) : la fusion entre France Télécom et Orange a entraîné une suppression des flux financiers entre ces deux sociétés. Avant cette date, France Télécom vendait des services de capacité à Orange. Afin d’évaluer l’évolution de ces prestations entre 2012 et 2013 sur des données comparables, les données de revenus publiées sur l’année 2012 correspondent au champ 2013, c’est-à-dire hors ventes entre France Télécom et Orange. Les données des années 2012 et 2013 ne sont pas comparables à celles des années précédentes.
  • L’année 2006 a été marquée par une modification dans la structure du marché des services de capacité spécifiquement dédiés aux entreprises : l’intégration de Transpac dans France Télécom au 1er janvier 2006 a entraîné une suppression des flux financiers entre ces deux sociétés. Avant cette date, France Télécom et Transpac se vendaient des services de capacité. Ces revenus étaient comptabilisés dans les rubriques « Liaisons louées » et « Transport de données ». Le revenu des services de capacité est présenté à partir de l’année 2006.
  • En 2005, l’intégration d’un nouvel opérateur important sur le segment du marché des annuaires (rubrique « Revenus annexes ») crée une rupture entre 2004 et 2005.

6. Revenus des services de téléphonie fixe et d’internet

La segmentation pratiquée dans les publications de l’observatoire rattache, par convention, l’ensemble des revenus des offres multi services à l’internet et ne rattache aux revenus de la téléphonie fixe que les revenus qui lui sont directement attribuables.

L’indicateur de revenu directement attribuable aux services de téléphonie fixe couvre le revenu des frais d’accès et abonnements au service téléphonique (réseau téléphonique commuté - RTC et voix sur large bande - VLB lorsqu’elle est facturée indépendamment du service internet), le revenu des communications depuis les lignes fixes explicitement facturées (RTC et VLB facturés en supplément des forfaits multiplay) et le revenu de la publiphonie et des cartes.

L’accès à un service de voix sur large bande et les communications en VLB, lorsqu’ils sont inclus dans la facturation du forfait internet haut débit, ne sont pas valorisés dans l’indicateur de revenu directement attribuable à la téléphonie fixe : ils sont inclus dans l’indicateur « revenu de l’accès à internet haut débit » et, à un niveau plus agrégé, dans l’indicateur « revenu internet ».

7. Les données du marché dans les départements et collectivités d’outre-mer en 2023

Une étude sur le marché des communications électroniques dans les départements et collectivités d’outre-mer en 2023 est disponible sur le site de l’Autorité : les services de communications électroniques dans les départements et collectivités d’outre-mer.

Sauf mention contraire, les unités utilisées dans cette publication sont :

  • en unités pour les données d’emploi ;
  • en millions d’unités pour les indicateurs de parc ;
  •  en millions d’euros courants pour les indicateurs de revenus (hors taxes) et d’investissement ;
  •  en millions de minutes pour les trafics de téléphonie ;
  •  en millions pour les messages texte (SMS et MMS) ;
  • en exaoctets pour les indicateurs relatifs au volume de données mobiles ou fixes ;
  • en gigaoctets pour les usages mensuels moyens de données.

Les écarts susceptibles d’exister entre les croissances annuelles en % et les niveaux sont liés aux arrondis. Les données révisées sont indiquées en italique dans les tableaux.

Toutes les données sont disponibles sur le site data.gouv.fr (ici).