Où en est la concurrence dans la téléphonie fixe ? France Telecom conserve encore aujourd'hui la haute main sur la quasi totalité des lignes d'abonnés. La concurrence a pour l'instant essentiellement profité aux entreprises. Les interventions techniques permettant l'accès de nouveaux opérateurs au marché étant coûteuses et complexes, la Commission européenne a défini en 2000 une solution intermédiaire, appelée dégroupage, consistant à permettre la location par FT de ses lignes téléphoniques à des opérateurs concurrents. Ce n'est que l'année dernière que le dégroupage a décollé, avec l'explosion du marché de l'Internet haut débit qui a entraîné une diversification des offres et surtout une baisse des prix spectaculaire. Ce développement s'est fait avec le dégroupage partiel de la ligne, qui suppose que le client conserve son abonnement téléphonique auprès de France Telecom. La prochaine étape, engagée le mois dernier, passe par le développement du dégroupage total, le client ne payant plus d'abonnement téléphonique à FT et tous ses services étant fournis par l'opérateur concurrent.
Nous n'en sommes donc qu'au début …
Cette évolution nécessitera une nette amélioration des processus techniques afin de garantir une bonne qualité de service pour les clients finaux. En particulier, il n'est pas acceptable que cette opération conduise à des coupures de ligne de trop longue durée.
Que peut attendre le public ?
Tout d'abord, un renforcement de la concurrence sur le fixe, donc des innovations en matière de services et des baisses de prix pour le consommateur. Ensuite, il faut s'attendre à une simplification de l'offre avec la possibilité pour le consommateur de choisir un seul opérateur pour l'ensemble de ses services. C'est ce que nous voyons déjà se dessiner sur le marché avec l'apparition des offres forfaitaires couplant accès Internet haut débit, téléphone et télévision. L'avenir du téléphone fixe passe par la diffusion auprès des consommateurs de l'accès à Internet à haut débit car c'est par ce biais que transitent les nouveaux services.
Propos recueillis par Olivier Aubry