L'Arcep publie ce jour son observatoire annuel faisant le point sur les principales données économiques du marché français des télécoms. Les résultats de cet observatoire, et les mesures de régulation pro-investissement mises en œuvre par l'Arcep, seront présentées ce matin lors de la troisième édition de la conférence de presse annuelle "Telconomics".
9,6 milliards d'euros, un nouveau record pour le montant annuel des investissements (hors fréquences)
En 2017, les opérateurs ont investi 660 millions d'euros de plus que l'année précédente pour un montant global (hors fréquences) de 9,6 milliards d'euros.
L'Arcep se félicite de ce niveau d'investissement. "Il y a deux ans, j'invitais les opérateurs à "casser leur tirelire" pour répondre aux enjeux de couverture du territoire et au retard de connectivité pris par la France. Avec 9,6 milliards d'euros d'investissements, une réponse du secteur se présente pour résorber le retard, et se mettre au niveau des besoins du pays en infrastructures" déclare Sébastien Soriano, président de l'Arcep.
Le revenu des opérateurs sur les marchés télécoms s'est quant à lui caractérisé par une stabilité globale, l'année dernière, le marché mobile ayant recommencé à croître après six ans de baisse ininterrompue. Comme le rappelait Sébastien Soriano aux Echos en début d'année, "en 2014, les investissements plafonnaient à 7 milliards d'investissement, ils sont montés à 8,9 milliards en 2016 et ils atteindront probablement entre 9 et 10 milliards en 2017. La vérité, c'est que l'Arcep a réveillé l'investissement ! Le secteur est en ordre de marche pour sa mission numéro un : équiper le pays en réseaux".
Un effort d'investissement accompagné par les pouvoirs publics
Tant le régulateur que le gouvernement accompagnent ce mouvement. L'Arcep, par sa régulation pro-investissement, abaisse les barrières à l'entrée tout en responsabilisant les acteurs et en favorisant la monétisation des efforts de chacun. Ainsi, tous les opérateurs ont en quelque sorte "le droit et le devoir" de prendre part à l'investissement nécessaire à l'équipement du pays en infrastructures compétitives. Le gouvernement qui, par un changement de paradigme ayant abouti au "New Deal mobile" sur proposition de l'Arcep, a donné la priorité à une forte amélioration de l'aménagement du territoire plutôt qu'à une opération financière qu'auraient pu représenter des enchères lors de la réattribution des fréquences historiques des opérateurs mobiles.
L'Arcep invite les opérateurs à maintenir ce cap pour achever le rattrapage du retard de connectivité, et être au rendez-vous de la 5G
La dernière édition du classement européen DESI (Digital Economy and Society Index), publiée vendredi 18 mai, montre que le retard de connectivité de la France n'est pas encore comblé : le pays est à la 23ème position si l'on considère l'ensemble des réseaux, 27ème sur le très haut débit fixe, et 21ème sur la couverture 4G (avec un gain de deux places).
Par ailleurs, les futurs déploiements de la 5G nécessiteront des investissements indispensables pour ne pas reproduire la situation de retard que la France a pu connaître sur des technologies antérieures. Aussi, l'Arcep invite les opérateurs à ne pas relâcher leurs efforts lors des prochaines années : "on ne peut pas être dans une posture constante de rattrapage. Maintenant que le secteur est en ordre de marche, il ne faut surtout pas prendre de retard sur la 5G" avait ainsi indiqué en mars dernier Sébastien Soriano dans une interview à Next Inpact.
Les documents associés
L'observatoire annuel 2017
Les données en open-data
Les slides présentés lors de la conférence de presse (pdf - 1.13Mo)
Quatre pages " la régulation pro-investissement " (17 janvier 2018)