Prise de parole - Interview

« Il faut résoudre d'urgence les problèmes de qualité de la fibre optique »

Laure de La Raudière, présidente de l'Arcep répond aux questions du journal Les Echos ( 25 novembre 2021)

Déployer vite, mais déployer mieux. L'Arcep, le régulateur des télécoms, met sur la table jeudi une nouvelle série de recommandations pour mettre un terme aux malfaçons qui menacent le réseau de fibre optique : raccordements « en plat de nouilles », armoires de rue ouvertes au pied de biche par une armée de sous-traitants, abonnés privés d'Internet… En quelques mois, ces défauts sont devenus le point noir du plus grand chantier de France. « Les opérateurs ont sous-estimé ce problème », regrette Laure de La Raudière, la présidente de l'Arcep, dans sa première interview aux « Echos ». Elle annonce avoir ouvert une enquête sur SFR, qui serait particulièrement concerné. Explications.

Vous publiez un plan d'action pour résoudre les problèmes de qualité de la fibre. Quelle est l'ampleur exacte du problème ?

Les maires et les particuliers m'alertent tous les jours sur ce sujet. Je reçois un nombre incalculable de courriers de réclamations. Il y a de la colère, face aux portes des armoires de rues fracturées ou fermées avec du Scotch, aux cordons de fibre emmêlés, aux déconnexions sauvages… Les coupures peuvent être très longues. Etre privé d'Internet pendant 24 ou 48 heures, c'est une chose, mais cela dure parfois des semaines, voire un mois.

Or aujourd'hui, avoir un accès de qualité est devenu indispensable, que ce soit pour le télétravail, l'éducation, les loisirs ou les démarches administratives en ligne. Cette situation n'est pas acceptable. Et elle l'est d'autant moins qu'il s'agit là pour partie de l'argent des Français. Dans les zones rurales, ce sont les collectivités et l'Etat qui investissent massivement dans les réseaux de fibre optique.

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Propos recueillis par Sébastien Dumoulin et Raphaël Balenieri

L'intégralité de l'interview sur le site des Echos