Prise de parole - Interview

L'Autorité des télécoms donne le coup d'envoi de la 5G

Sébastien Soriano, président de l'Arcep, répond aux questions du journal Le Figaro

La France vient de franchir une étape déterminante dans le processus d'attribution des fréquences pour la 5G, la prochaine génération de téléphonie mobile: la taille des premiers blocs de fréquences et les obligations de couverture du territoire. Cette étape est le fruit de longues tractations entre le gouvernement, le régulateur du secteur et les opérateurs télécoms.

L'enjeu est de permettre au pays de rester dans la course aux réseaux mobile du futur, tout en dégageant des revenus pour l'État pour la cession des fréquences dites 3,5 Ghz. Alors qu'une dizaine de pays européens en ont commencé la commercialisation, l'Hexagone devrait ouvrir les enchères pour la 5G en avril 2020, avec un début de commercialisation en mai. D'ici là, il reste encore quelques paliers à franchir.

Le FIGARO. - La première étape porte sur l'attribution d'un premier bloc de fréquences. Quel est-il?

Sébastien SORIANO.- L'Arcep notifie au gouvernement sa décision sur le cahier des charges de la 5G. La procédure d'attribution de ces fréquences comporte deux volets. Le premier se fait à prix fixe, le second avec enchères. Concernant le premier volet, il fallait décider quelle part du spectre serait réservée aux opérateurs prenant des engagements. Ce sera quatre blocs de 50 MHz, comme le gouvernement le souhaitait. Dans ses recommandations, l'Arcep avait proposé des blocs de 60 MHz. Nous avons pris acte, mais nous voulons souligner les risques induits par ce choix.

Le marché des télécoms français est très concurrentiel, les consommateurs y bénéficient de prix bas, les deuxièmes les moins chers d'Europe, avec des enveloppes de données généreuses. La concurrence a aussi fait progresser les investissements, notamment dans les réseaux fibre et 4G. Ils ont crû de 40 % en quatre ans. Cette forte concurrence est bonne pour le pouvoir d'achat des ménages et les territoires. Avec des blocs à 50 MHz, pour un total de 310 MHz, le risque est de voir un opérateur obtenir deux fois plus de fréquences qu'un autre.
Les quatre opérateurs nationaux n'ont pas tous les mêmes moyens financiers. Deux d'entre eux disposent de ressources supérieures (Orange et SFR, NDLR)

Propos recueillis par Elsa Bembaron

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