« L’arrivée de Free sur le marché français n’a-t-elle pas marqué le basculement vers trop de concurrence ? ». David Barroux, chef du service économie aux Echos, n’y est pas allé par quatre chemins en posant cette première question à Jean-Ludovic Silicani, qu’il recevait mercredi au 11ème Forum des télécoms et du net des Echos. « Dans les télécoms, 15 ans après l’ouverture du marché, la production a doublé en volume, et les prix ont baissé de 15 %, et l'emploi total dans l'économie numérique (ex TIC) est passé de 300 000 à près d'un million », a répondu le président de l’ARCEP. « Aucun autre secteur économique n’a eu de tels résultats.». Pour autant, la concurrence n’est pas le seul objectif du régulateur, a-t-il continué : « La couverture du territoire, par exemple, est un impératif qui nous a été fixé par la loi et, dans la 4G, nous nous sommes battus pour que ce critère soit prioritaire pour l’attribution des licences ».
« Les opérateurs ont-ils encore la capacité d’investir ? » a encore questionné David Barroux. Jean-Ludovic Silicani a indiqué que, pour déployer les réseaux très haut débit fixes et mobiles, et pour les autres investissements, le consensus entre les opérateurs, leur fédération et le régulateur, correspondait à un « besoin d’investissements » d’environ 6 milliards d’€ par an sur les 15 prochaines années. Or, en 2011, a-t-il rappelé, ils ont investi 7,9 milliards (licences comprises), et il n’y aura pratiquement pas d’achat de fréquences nouvelles d’ici la fin de la décennie : « Il ne s’agit donc pas du mur d’investissement dont on entend souvent parler ! ».
Le président de l’ARCEP a par ailleurs souligné que les opérateurs étaient entrés « dans une nouvelle ère » avec les réseaux très haut débit (fibre et 4G) : « à charge pour eux d’innover et de rebondir sur les nouveaux services que vont permettre ces nouveaux réseaux ». Il a enfin rappelé que l’ARCEP, que ce soit pour les réseaux de fibre optique ou pour les réseaux 4G à très haut débit mobile, avait retenu un cadre de régulation très favorable à la mutualisation des réseaux, et que, d'une façon générale, la régulation évoluerait parallèlement à ces nouveaux réseaux et aux nouveaux services qu'ils apportent.

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