L'ouverture complète du marché des télécommunications à la concurrence, effective depuis le 1er janvier 1998, ne doit pas être considérée comme une fin en soi. La loi du 26 juillet 1996, qui prépare et organise cette transition, subordonne la concurrence à des objectifs économiques et sociaux. Le développement de l'économie et la création d'emploi font partie de ces objectifs au même titre que la garantie d'un service public de qualité, l'aménagement du territoire et la satisfaction du consommateurs.
Un marché en forte croissance
Les télécommunications mondiales connaissent aujourd'hui une croissance élevée en raison du progrès technique qui permet le développement de nouveaux services. Le marché français des services de télécommunications, estimé à 167 milliards de francs en 1996 pour une croissance annuelle de l'ordre de 5%, compte pour 15 % du marché ouest-européen. Ce développement est porté par l'essor des services mobiles, qui ont connu une progression exceptionnelle au cours des deux dernières années. Les prévisions indiquent que le rythme de croissance du secteur devrait demeurer soutenu au cours des dix prochaines années.
La concurrence favorise l'investissement et l'emploi
Compte tenu de ces perspectives de croissance et selon les études disponibles, l'ouverture à la concurrence devrait avoir, en Europe, des effets bénéfiques pour l'emploi ; seule l'ampleur de ce mouvement est difficile à évaluer. Les nombreux travaux conduits ces dernières années pour déterminer l'impact de la libéralisation sur l'emploi en Europe convergent pour pronostiquer une création nette d'emplois variant de 600 000 à 1 300 000 entre 1996 et 2005. Elles précisent cependant que la création nette d'emploi devrait être la résultante de deux mouvements contradictoires : la perte d'emplois nette pour les opérateurs historiques sera largement compensée par les créations d'emplois liées à l'arrivée de nouveaux opérateurs. Il convient à cet égard de distinguer trois catégories d'emplois créés : les emplois directs, c'est-à-dire les emplois créés par les opérateurs, les emplois indirects, c'est-à-dire les emplois créés au sein du secteur des télécommunications (notamment chez les producteurs d'équipements) et les emplois induits, c'est-à-dire les emplois créés en dehors du secteur et en particulier dans les services (par exemple dans la publicité). Ces analyses indiquent qu'une bonne partie des emplois créés au cours des prochaines années le sera de manière induite en dehors du secteur des télécommunications.
En France, les opérateurs qui arrivent sur le marché vont contribuer à la croissance et au développement du secteur. Ainsi, à l'horizon 2 002, les opérateurs dont la licence a été instruite par l'Autorité prévoient d'investir 23,7 milliards de francs et annoncent la création de 12 000 emplois. De leur côté les opérateurs de téléphonie mobile estiment le montant cumulé de leurs investissements depuis leur création à 40 milliards de francs à la fin de l'année 1997. Ce chiffre devrait être porté à 85 milliards en 2002.
Le rôle du régulateur