Communiqué de presse - Mobiles

L'Autorité rend publique une étude sur les perspectives de développement du marché français du radiotéléphone dans les cinq prochaines années

Paris, le 16 juin 1998

Le marché du radiotéléphone va continuer à connaître une croissance particulièrement soutenue au cours des cinq prochaines années : telles sont les conclusions d'une étude que l'Autorité de régulation des télécommunications, attentive aux conditions de développement de ce marché, a confiée récemment à l'IDA

  • Au 31 décembre 2002, le nombre de français qui posséderont un mobile sera compris entre un tiers et la moitié de la population totale contre 12% aujourd'hui.

Ces résultats, qui signifient que les ventes de mobiles seront comprises entre 15 et 23 millions au cours des cinq prochaines années, ont été obtenus à partir de quatre scénarios :

1° - Une extrapolation linéaire qui s'appuie sur les résultats des six derniers mois de l'année 1997 - sans tenir compte du " pic " de décembre qui constitue sur le plan statistique un point aberrant - et qui permet d'estimer à 21,5 millions le nombre d'abonnés à la fin de la période.

2° - Une extrapolation empirique qui reproduit les tendances observées dans les pays en avance sur la France - en particulier les pays nordiques - lorsqu'ils ont franchi la barre des 10% de taux de pénétration. Dans ce cas, la France devrait compter 29,6 millions d'abonnés dans cinq ans, soit un taux de pénétration de 50% (à noter qu'actuellement la Finlande dépasse les 40%)

3° - Un scénario de substitution généralisée qui consiste à considérer qu'à terme les mobiles vont remplacer la téléphonie fixe. Cette prévision doit cependant prendre en compte un certain nombre d'hypothèses qui, soit favorisent, soit limitent la substitution : coût trop élevé du mobile pour 20% des foyers téléphoniques et multi-équipement possible pour nombre de ménages par exemple. Avec ce scénario, on devrait atteindre fin 2002 le taux de pénétration de 47,6%, soit 28,3 millions d'abonn?

  • Deux raisons principales ont favorisé la croissance de ce marché et la diffusion des équipements :

- l'innovation technologique puisqu'à partir de 1992, la plupart des opérateurs historiques européens ont lancé des réseaux GSM. Or chaque nouvelle génération de services est, en règle générale, un facteur dynamisant souvent couplé avec l'arrivée de nouveaux opérateurs et donc d'une augmentation de la concurrence.

- l'ouverture à la concurrence est aussi un facteur décisif du développement du marché. Cela a été le cas en France comme en Allemagne, au Royaume Uni, en Italie ou en Finlande.

  • La France se classe en bonne place en matière tarifaire

Cette étude montre par ailleurs qu'en matière de tarif, la France se classe à présent avec la Finlande parmi les pays les moins chers pour les mobiles, après avoir été jusqu'en 1994 l'un des pays les plus chers.

  • Conclusion : des scénarios qui ne constituent pas des prévisions et qui pourraient être remis en cause

L'Autorité souligne en conclusion que ces quatre scénarios ne constituent pas des prévisions, ne serait-ce que parce qu'ils ne tiennent pas compte de l'évolution des prix qui constitue le facteur majeur de développement du marché. Si la baisse des prix observés depuis plusieurs années se ralentissait, il est certain que ces scénarios pourraient être remis en cause. A contrario, des développements technologiques tels que l'UMTS et, dans une moindre mesure, les systèmes satellitaires en orbite basse, pourraient accélérer la croissance du marché.

C'est dans un souci d'information que l'Autorité a décidé de rendre publique cette étude. Ses résultats et les méthodes utilisées sont de la seule responsabilité de l'IDATE et n'engagent pas l'Autorité, qui sera attentive aux commentaires que les acteurs intéressés voudront bien lui adresser à cette occasion.

Les documents associés

 Le texte intégral de l'étude