Pour des territoires plus connectés et inclusifs

 

 

  Depuis sa création, la Banque
  des Territoires n’a cessé de lutter contre les fractures territoriales. La fracture digitale est la première des fractures territoriales : aujourd’hui, soit les ménages, les entreprises et les services publics sont connectés au très haut débit, soit ils ne le sont pas, et ce n’est pas tolérable. La crise sanitaire a démontré l’importance du numérique. Chaque Français doit avoir accès à des infrastructures numériques résilientes, et bénéficier de services numériques performants.

Dans le cadre du plan de relance de la Caisse des Dépôts, et pour des territoires 100 % connectés en 2025, la Banque des Territoires a engagé un plan d’intervention sur trois axes : sécurisation physique des réseaux, complément de la couverture Très Haut Débit (THD) mobile en outre-mer, et extension de la couverture THD fixe et mobile sur l’ensemble des territoires, notamment les plus isolés. Elle répond à des besoins non couverts par des engagements publics ou privés, pour accélérer l’aménagement numérique des territoires. 120 millions d’euros seront investis dans ces projets et 150 millions d’euros de prêts financeront ceux du secteur public local.

Plus récemment, la Banque des Territoires a rejoint un consortium acquéreur de 50 % du capital d’Orange Concessions qui raccorde plus de 4,5 millions de foyers français, via des réseaux d’initiative publique. En réalisant cet investissement stratégique, la Banque des Territoires s’emploie à démultiplier sa force de frappe pour assurer la transition numérique des territoires, et notamment le déploiement de la fibre optique dans les zones rurales.

La Banque des Territoires, investisseur de long terme, ambitionne de rendre tous les territoires, ruraux ou périurbains, montagnards ou littoraux, plus connectés. Nous sommes pleinement mobilisés aux côtés des territoires et de nos concitoyens, visant à réduire la fracture numérique et se faisant les fractures territoriales.

Olivier Sichel, directeur général délégué de la Caisse des Dépôts, directeur de la Banque des Territoires

La régulation en action

Transposition du code européen : de nouveaux pouvoirs pour l’Arcep

La transposition du code européen, engagée à travers l’adoption de la loi dite DDADUE et de l’ordonnance du 26 mai 2021, renforce les pouvoirs de l’Arcep et lui permet de répondre aux nouveaux défis qui attendent le secteur des communications électroniques.

Tout d’abord, la régulation de l’Arcep s’étend désormais aux fournisseurs de services de communications interpersonnelles non fondés sur la numérotation, pour tenir compte de l’émergence d’acteurs comme WhatsApp, Signal, Telegram, ces services de messageries instantanées largement substituables aux services traditionnels de téléphonie et de SMS.

La compétence de l’Arcep en matière de collecte de données s’étoffe également pour venir alimenter sa démarche de régulation par la donnée. Outre les opérateurs, cette collecte pourra désormais concerner des équipementiers, des fournisseurs de contenus numériques (notamment plateformes de e-commerce) ou encore des développeurs de système d’exploitation. Les informations collectées pourront contribuer à enrichir les observatoires réalisés par l’Autorité. Chargée de la réalisation d’un relevé géographique de la couverture du territoire en réseaux à très haut débit, l’Arcep voit aussi conforté son pouvoir visant à recueillir les prévisions de déploiement des opérateurs.

Pour stimuler l’animation concurrentielle, les textes de transposition consacrent par ailleurs des modes de régulation plus agiles, qui lui permettent de rendre contraignants des engagements proposés par des opérateurs puissants sur un marché.

Enfin, le pouvoir de l’Arcep d’imposer, dans le cadre du déploiement des nouveaux réseaux en fibre optique, des obligations symétriques (applicables dans les mêmes conditions à l’ensemble des opérateurs) est consolidé. La transposition vient ainsi confirmer le cadre pro-investissement établi par le régulateur, sur lequel repose la réalisation d’objectifs ambitieux de déploiement du très haut débit, y compris dans les zones enclavées du territoire.

Pour parachever cet exercice de transposition, trois textes réglementaires (un décret en Conseil d’Etat, un décret simple et un arrêté) doivent être adoptés très prochainement.

L’ordonnance de transposition

Demain en chiffres

La crise sanitaire a fortement intensifié le recours au e-commerce : d’après la dernière édition du Baromètre du numérique publié le 1er juillet par l’Arcep, le Conseil Général de l'Économie (CGE) et l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT), en 2020, 76% des personnes interrogées déclarent avoir réalisé au moins un achat de biens sur internet au cours des 12 derniers mois (+ 12 points en un an), dont 48% au moins une fois par mois (+ 13 points un an).

En vue

Xavier Jaravel

Meilleur jeune économiste 2021

Professeur associé à la London School of Economics and Political Science, il est le lauréat 2021 du Prix du meilleur jeune économiste décerné par Le Monde et le Cercle des économistes. Âgé de 31 ans, cet ingénieur économiste diplômé d’Harvard et de Sciences Po travaille principalement sur les dynamiques d’innovation. Il a par exemple étudié les ressorts et effets du manque de diversité dans la Tech tricolore. Il s’attache aussi à démonter les clichés en économie, comme celui qui voudrait que la robotisation détruise massivement des emplois. Actuellement en détachement à l’Inspection Générale des Finances, il est aussi membre du Conseil d’Analyse Économique et affilié au Centre de recherche sur l’économie de l’innovation au Collège de France.

Ailleurs dans le monde

L’OCDE met à jour ses principes pour créer un meilleur environnement numérique pour les enfants

« Les enfants passent aujourd'hui une part croissante de leur vie en ligne : depuis 2011, le nombre d'enfants de 12 à 15 ans possédant un smartphone a augmenté de plus de 50 %. L'environnement numérique offre d'énormes avantages aux enfants, ouvrant de nouvelles voies pour l'éducation, la créativité et l'interaction sociale. Cependant, il présente également de graves risques, notamment la cyberintimidation, la sextorsion et les risques pour la vie privée ». C’est pourquoi le 31 mai, le Conseil de l’OCDE a adopté une nouvelle recommandation sur la protection des enfants dans l’environnement numérique.

Le texte énonce des principes pour la promotion d'un environnement numérique sûr et bénéfique pour les enfants, des recommandations sur les cadres d'action généraux, et souligne l'importance de la coopération internationale. La recommandation met aussi l’accent sur la responsabilité des acteurs - le rôle clé des pouvoirs publics mais aussi celui, essentiel, des prestataires de services numériques - auxquels s'adressent les lignes directrices qui l’accompagnent. Ces derniers sont par exemple invités à mettre en place des solutions préventives, comme éviter que les enfants n’accèdent à des services et contenus qui ne leur sont pas destinés. Il leur est aussi recommandé de veiller à l’efficacité des mesures adoptées et de réexaminer régulièrement leurs pratiques pour tenir compte de l’évolution des technologies et des usages.

L’approche de l'OCDE rejoint les initiatives auxquelles contribue l'Arcep au travers du suivi conjoint, avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), du protocole d’engagement contre l’exposition des mineurs à la pornographie en ligne. Une initiative qui a permis le lancement, en février 2021, de la plateforme « Je protège mon enfant contre la pornographie », pour sensibiliser les parents à ces risques et les aider à mobiliser les systèmes de contrôle parental.

La recommandation de l’OCDE

Je protège mon enfant contre la pornographie

Les actions de l’Arcep et du CSA sur la protection des mineurs contre la pornographie en ligne

L'Arcep like

La « Base adresses locales » de l’ANCT

Pour faire installer la fibre chez soi, disposer d’une adresse précise peut grandement aider. Pourtant, l’adressage des locaux n’est pas encore exhaustif ou suffisamment précis : 600 000 adresses restent encore à créer, de manière normée, dans 3 000 communes, selon l’Agence Nationale pour la Cohésion des Territoires (ANCT). A travers son Programme Bases Adresses Locales, l'ANCT accompagne les communes dans ce travail. Concrètement, les communes, responsables de la réalisation de cette adressage précis, sont invitées à réaliser un fichier répertoriant l’intégralité des voies et adresses de leur territoire. Ces adresses certifiées entrent ensuite dans la Base Adresse Nationale, seule base de données d’adresses ouverte et identifiée parmi les neuf bases de référence instituées par la loi pour une République numérique du 7 octobre 2016. Un outil indispensable pour fluidifier les échanges de données, à l’heure du déploiement massif de la fibre optique jusqu’à l’abonné.

Tout Terrain

L’Arcep à l’écoute des enjeux et attentes des marchands de presse

Afin d’échanger avec les marchands de presse sur leur métier et l’organisation de la diffusion de la presse, la présidente de l’Arcep, Laure de La Raudière, est allée le 23 juin à la rencontre de trois d’entre eux dans le XIIe arrondissement de Paris, accompagnée de deux membres du collège de l’Arcep, Monique Liebert-Champagne et François Lions, ainsi que d’Arcépiens spécialistes de la distribution de la presse. 

La diversité des points de vente visités - un buraliste de l’enseigne Mag Presse située rue Jacques Hillairet, un kiosque parisien situé boulevard Diderot, une librairie-presse indépendante située boulevard de Bercy - a permis d’appréhender à la fois leurs spécificités et leurs problématiques communes telles que le manque de maitrise des quantités servies au point de vente pour chaque titre de presse ou de l’assortiment ; sujets sur lesquels l’Arcep a consulté la filière entre avril et juin.

La délégation a ainsi échangé avec grand intérêt avec chacun de ces marchands, notamment sur l’organisation et le fonctionnement de leur magasin, leurs conditions de travail, ainsi que leur vision de leur offre et de leur clientèle, tout en ayant l’opportunité d’observer en temps réel l’activité d’un point de vente. 

Ce temps de partage a permis à l’Arcep d’approfondir sa connaissance d’un maillon de la chaine de distribution de la presse qui, par sa relation privilégiée avec le lecteur, est déterminant pour l’avenir de la filière. L’Arcep compte organiser d’autres déplacements pour continuer ce dialogue sur le terrain avec la profession.

L’espace professionnel « distribution de la presse »

Bien dit

« On parle beaucoup de CovidTracker, ViteMaDose et CovidListe, mais ces services n'auraient pas pu exister s’il n’y avait pas eu l’outil SI-DEP, qui est allé connecter tous les laboratoires pour remonter les tests dans un entrepôt de données, les « pseudonymiser » et les restituer en open data, ainsi que son pendant, Vaccin Covid, système d’information développé par l’Assurance Maladie pour assurer la traçabilité des vaccins et étapes de vaccination (…). On a très souvent tendance à opposer régulation et innovation alors qu'en fait, on régule pour innover. »

Laura Létourneau, déléguée ministérielle au numérique en santé, au Forum de la donnée publique, le 8 juin 2021.

Pendant ce temps, à Bruxelles...

Les régulateurs européens et l’Arcep en ligne pour renforcer le DMA

Le 11 juin, le BEREC, qui rassemble les régulateurs européens des télécoms, a publié deux propositions afin d’enrichir les débats sur le projet de règlement
« Digital Markets Act » de la Commission.

La première proposition explique comment, en plus des obligations prévues, la mise en œuvre de remèdes sur-mesure rendrait le cadre proposé plus efficace. Des remèdes au cas par cas, tenant compte des particularités de l’acteur ou de la situation concernés, paraissent en effet plus adaptés qu’une solution ‘one size fits all’ telle qu’elle est dessinée dans la proposition législative. Ils permettent au régulateur de préciser l’application d’une mesure, limitant le risque potentiel de contournement et réduisant le besoin d’interventions ultérieures. Pour trouver des solutions plus robustes et réduire l’asymétrie d’information, le BEREC propose aussi un dialogue institutionnalisé avec toutes les parties prenantes – concurrents des plateformes, utilisateurs professionnels, consommateurs et société civile - et non avec les seules plateformes dites « gatekeepers ».

La seconde proposition expose l’intérêt de créer un groupe consultatif indépendant au niveau européen, chargé d’apporter soutien et expertise au futur régulateur européen. Composé des autorités nationales indépendantes pertinentes, ce groupe pourrait, notamment, contribuer à une meilleure connaissance des cas concrets et ainsi à la définition des mesures (grâce aux données et informations collectées auprès des acteurs et du monitoring de l’environnement numérique), alerter le régulateur européen sur des problèmes spécifiques et traiter d’éventuels règlements de différends soulevés par les petits acteurs, parfois réticents à se tourner directement vers la Commission.

S’inspirant de 20 ans d’expérience en matière de régulation ex ante, le BEREC, appuyé par l’Arcep, entend, à travers ces propositions qui complètent son avis et l’analyse déjà publiés en mars, garantir l’efficacité du cadre proposé par la Commission : assurer la contestabilité et l’équité des environnements numériques.

Communiqué de presse du BEREC

Les recommandations de l’Arcep pour renforcer le cadre proposé par la Commission

L'Arcep raconte

Le Baromètre du numérique : une collaboration entre services de l’Etat depuis près de 20 ans

Comment la crise sanitaire a-t-elle impacté l’équipement numérique en France ? Quels usages numériques ont le plus progressé pendant cette crise ? Quels leviers peuvent être mis en place pour une utilisation plus durable du smartphone ? Voici quelques-unes des nouvelles thématiques abordées dans l’édition 2021 du Baromètre du numérique publié le 1er juillet et qui mesure chaque année (sauf en 2020 en raison de la crise sanitaire) la diffusion des technologies de l'information et de la communication dans la société française.

Voici maintenant 18 ans que l’Arcep et le Conseil Général de l'֤Économie (CGE) collaborent pour quantifier la présence et l’impact du numérique sur tout le territoire. Rejoint en 2016 par l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT), ce partenariat a conduit à mesurer l’adoption des équipements numériques, étudier les pratiques numériques et leurs effets sur l’environnement, évaluer le degré de liberté des utilisateurs dans l’usage de leurs terminaux mobiles, détecter les inégalités d’accès et de compétences, et anticiper les grandes tendances. Le tout afin de contribuer à mettre en œuvre des politiques publiques pour favoriser l’appropriation du numérique par tous.

Avec la crise sanitaire, cette dernière édition a constitué un enjeu sur le plan méthodologique. Elle n’a pas pu être réalisée en face à face comme les années précédentes, mais sur la base d’un recueil mixte organisé en ligne et par téléphone, ce qui a permis de conserver toute la richesse de l’étude, tout en continuant à interroger les personnes les plus éloignées du numérique.

Photo / De gauche à droite : Sandra Hoibian (Credoc), Patricia Croute (Credoc), Victor Pérot-Guillaume (Arcep), Anne-Laure Durand (Arcep), Pierre-Louis Rolle (ANCT), Thomas Macaluso (ANCT), Michel Schmitt (CGE) et Maya Bacache (Arcep)

Le baromètre du numérique

On y participe…

16 juillet 2021
Audition de Laure de La Raudière par la Digital New Deal Foundation

La présidente de l’Arcep sera entendue le 16 juillet à 10 h par le think tank présidé par Olivier Sichel, directeur général délégué de la Caisse des dépôts, qui a pour vocation « d’éclairer les décideurs sur les enjeux de souveraineté numérique liés à la centralisation des pouvoirs politiques et économiques par les Big Tech ». Une audition qui s’inscrit dans le cadre de l’élaboration du rapport « Infrastructures de confiance » piloté par la Digital New Deal Foundation et dont la publication est attendue en septembre. Le commissaire européen Thierry Breton et Sébastien Missoffe, directeur général de Google France, seront les deux autres grands témoins auditionnés.