Perspectives d'évolution à moyen-terme du marché français du radiotéléphone / 4. Evolution & Prospective / 4.3 Le scénario de complémentarité fixe/mobile

Dans ce scénario, nous considérons qu'à terme, le téléphone mobile sera un complément et non un substitut total au téléphone fixe. Pour les résidentiels, nous avons retenu comme précédemment que, pour des raisons économiques, 20% des foyers se trouvent de fait exclus du marché. Pour les 80% restants, nous faisons donc l'hypothèse qu'un abonnement au radiotéléphone sera souscrit et que les multi-abonnements individuels, sous une forme ou une autre, représenteront globalement 10% de ce total.

Dans les entreprises, ce scénario consiste à ne considérer que les équipements pour les salariés “ nomades ”.

Au total, nous aboutissons ainsi à 22 millions d'abonnements résidentiels et assimilés (multi-abonnements) et 3 millions d'abonnements en entreprise, soit un total de 25 millions à terme, soit une pénétration de 42%. La logistique nous donne alors un taux de pénétration de 34,4% à fin 2002 soit 20,4 millions d'abonnés.

Scénarios d'évolution de la pénétration du radiotéléphone en France

à l'horizon 2002

Source : IDATE

hypothèses
taux de pénétration
abonnés
12/98
12/99
12/00
12/01
12/02
12/02
H1a
extrapolation linéaire
14,3%
19,8%
25,2%
30,7%
36,2%
21,5 M
H1b
extrapolation empirique
15,8%
21,8%
27,8%
37,8%
49,8%
29,6 M
H2
substitution généralisée
13,6%
20,6%
29,3%
38,7%
47,6%
28,3 M
H3
complémentarité fixe/mobile
13,1%
18,8%
24,7%
30,1%
34,4%
20,4 M

Source : IDATE

Enfin, nous avons repéré un certain nombre d'évolutions que pourrait connaître le marché des mobiles sur le plus long terme, à travers, d'un côté des facteurs de dynamique (développement de nouveaux systèmes et de terminaux multi-modes) mais aussi quelques facteurs potentiels de ralentissement

Facteurs de dynamique du marché

Impact de l'UMTS

Le démarrage des réseaux UMTS se caractérisera par un accroissement du potentiel de développement des mobiles avec une plus grande richesse d'applications (données haut débit, consultation Internet, connexion à des réseaux Intranet et à des LANs, télé-enseignement, télémédecine ...), la compatibilité avec les systèmes cellulaires numériques de seconde génération et avec les systèmes satellitaires ainsi que par le roaming au plan mondial prévu par l'UIT (IMT-2000). La question du roaming national qui va se poser pour l'UMTS implique une plus grande facilité d'entrée sur le marché pour de nouveaux opérateurs et une limitation de la concurrence sur les infrastructures.

Impact des LEOs

Les systèmes satellitaires LEOs (Low Earth Orbit) vont offrir une couverture globale avec des coûts de communication nettement plus élevés que ceux des systèmes cellulaires terrestres. Ils assureront une couverture des zones désertiques, des océans et des zones non économiquement viables pour des opérateurs cellulaires terrestres. Il nous semble qu'il convient plutôt de parler de complémentarité plutôt que de concurrence avec les systèmes cellulaires terrestres.

Terminaux multi-modes (EGSM - Extended GSM, GSM/UMTS, GSM/S-PCS)

Les systèmes LEOs constitueront un complément dans les zones peu denses et les opérateurs LEOs travaillent déjà à des terminaux bi-mode S-PCS/cellulaire terrestre (par exemple Iridium et GSM).

Les terminaux bi-bande GSM 900/1800 déjà disponibles sur le marché vont sans conteste se développer dans les années à venir dans la mesure où :

  • ils offrent une possibilité de roaming pour les opérateurs GSM 1800 qui ne pouvaient l'offrir jusqu'à présent que dans un nombre très limité de pays ;
  • ils permettent aux opérateurs GSM d'étendre la capacité de leurs réseaux de façon transparente pour l'utilisateur (c'est déjà le cas en Suède par exemple).

Lorsque les bandes d'extension GSM seront libérées et attribuées aux opérateurs cellulaires, elles autoriseront des extensions de capacité (grâce à des terminaux E-GSM) ou l'accès aux opérateurs GSM 1800.

Facteurs susceptibles de ralentir la croissance des mobiles

La croissance des marchés GSM 900 est susceptible de se ralentir dans la mesure où les opérateurs GSM n'ont pas la possibilité d'utiliser les fréquences GSM 1800 dans les zones congestionnées. Ceci est relativement peu probable puisque certains réglementeurs européens l'ont déjà autorisé (Royaume-Uni, Suède, Danemark par exemple).

Parmi les autres raisons susceptibles de freiner le développement des services mobiles numériques, citons :

  • l'absence de décollage des services de données (le taux de pénétration actuel sur les réseaux GSM est de l'ordre de 2 %) qui limiterait les potentialités de l'UMTS ;
  • les conditions de développement de l'UMTS si plusieurs standards incompatibles coexistent et freinent la baisse du coût des équipements ;
  • le niveau élevé des tarifs des appels à destination des mobiles qui limiterait leur usage.

Des éléments de rupture plus radicaux peuvent également être envisagés :

  • l'impact sur la santé ; toutefois les futurs systèmes UMTS seront principalement basés sur la méthode d'accès CDMA qui génère une puissance d'émission plus faible que la méthode d'accès TDMA ;
  • une baisse très brutale des tarifs du téléphone fixe, en raison par exemple de l'échec de l'Internet ADSL ou encore comme réaction de France Télécom face à une perte d'influence dans les mobiles ;
  • une récession particulièrement sévère. Il convient toutefois de noter que les périodes récentes de récession en Europe n'ont pas affecté la croissance des services mobiles.


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