Indicateurs économiques

Marché des communications électroniques en France (T4 2020)

Historique

Tous les observatoires trimestriels et annuels

Les chiffres depuis 1998

Synthèse

La crise sanitaire continue d’impacter fortement les usages des télécommunications avec un effet accru lors des confinements.

La consommation vocale depuis les réseaux fixes et mobiles progresse fortement depuis le début de la crise sanitaire début 2020, alors qu’elle n’augmentait plus depuis plus de trois ans. Sa croissance avait atteint un niveau record durant le premier confinement, jamais égalé en 20 ans : +21% en un an au premier semestre 2020. Depuis, elle continue de croître à un rythme inférieur mais important, et enregistre même un regain de croissance ce trimestre par rapport au troisième trimestre, en raison du deuxième confinement intervenu à cette période : +10% en un an contre +7% le trimestre dernier. Au total, 63,6 milliards de minutes fixes et mobiles ont été consommées au cours du trimestre.

Huit minutes sur dix sont émises depuis les terminaux mobiles, et la première moitié de l’année 2020 a vu exploser ce trafic, avec une croissance de 24% en moyenne en un an sur cette période. Depuis, la croissance de ces usages reste élevée (+11% ce trimestre après +8% au troisième trimestre), et largement supérieure à celle observée les cinq années précédentes (entre +2% et +5% en moyenne). Les communications vers les réseaux nationaux, fixes et mobiles, continuent d’augmenter, à un rythme annuel respectivement de 10% et de 12%. En revanche, le volume de communications vocales à destination de l’international diminue fortement (-17% en un an) et le repli de celui des clients des opérateurs français en roaming out se poursuit pour le troisième trimestre consécutif (-15% en un an ce trimestre) en raison des déplacements limités à l’étranger. Au total, les détenteurs de forfaits ont téléphoné 4h04 par mois depuis leur terminal mobile ce trimestre, une consommation moyenne qui progresse de 19 minutes en un an, un niveau supérieur à celui du trimestre dernier (+12 minutes), mais inférieur à celles des premier et deuxième trimestres 2020 (respectivement +33 minutes et +1 heure).

Sur les réseaux fixes, le volume de communications vocales (RTC et VLB confondus) qui était en recul continu depuis sept ans, jusqu’à -15% en 2019, progresse depuis le début de l’année 2020. Depuis le pic de croissance du deuxième trimestre 2020 (+22% en un an), il n’a cessé d’augmenter avec une croissance plus importante ce trimestre par rapport au trimestre dernier, liée au deuxième confinement : +6,5% ce trimestre après +0,3%. Cependant, l’effet de la crise sanitaire reste plus significatif sur l’usage des communications vocales en voix sur large bande : après un recul de 20 à 30 minutes par an et par abonnement entamé il y a quatre ans, le deuxième trimestre 2020 avait enregistré une croissance de 30 minutes, puis une quasi stagnation au troisième trimestre (+1 minute en un an). Au quatrième trimestre 2020, la consommation des abonnés en VLB s’élève à 1h52, et repart nettement à la hausse : +9 minutes en un an.

Sur les autres usages, la tendance se confirme également. La consommation de données sur réseaux mobiles (1,8 exaoctet) continue de croître (+22% en un an ce trimestre), mais à un rythme au ralenti, et particulièrement depuis le troisième trimestre 2020 : -20 points de croissance en un an sur la deuxième moitié de l’année 2020. Les utilisateurs des réseaux 4G, qui réalisent 95% du trafic total de données sur réseaux mobiles, consomment,en moyenne, 10,5 Go par mois, un niveau équivalent au trimestre dernier (+12% en un an ce trimestre),soit moitié moins qu’un an auparavant. Depuis l’étranger, et sous l’effet des déplacements limités, le trafic de données diminue pour le troisième trimestre consécutif (-21% en un an ce trimestre), alors qu’il était en croissance constante et élevée depuis 2017 (+44% en 2019).

Enfin, les SMS, dont l’usage diminue au profit des applications mobiles, voient leur recul s’accentuer fortement depuis le deuxième trimestre 2020, avec un effet plus important durant les deux confinements : -21% ce trimestre, après -15% au troisième et -23% au deuxième.

L’adoption, en France, de la fibre optique de bout en bout s’accélère de trimestre en trimestre. Sur les réseaux mobiles, la croissance du nombre de forfaits en service se maintient à un niveau élevé.

Le déploiement des réseaux très haut débit progresse vivement, et en particulier, ceux en fibre optique de bout en bout. Au quatrième trimestre 2020, 24,2 millions de locaux sont raccordés aux réseaux FttH, soit 5,8 millions de plus en un an contre +4,9 millions un an auparavant. Dans le même temps, la France enregistre une croissance record du nombre d’abonnés FttH : +3,3 millions en un an. Le FttH s’impose donc sur le marché, et ce sont désormais 10,4 millions d’accès qui sont actifs sur ces réseaux, ce qui représente 43% (+5 points en un an) des locaux qui y sont éligibles. Parallèlement, le nombre d’abonnements sur réseau cuivre DSL encore majoritaires sur le marché, diminue, à un rythme accéléré, et particulièrement rapide depuis le troisième trimestre 2020 : -2,5 millions d’accès de moins en un an ce trimestre.

Au 31 décembre 2020, sur un total de 30,6 millions d’accès internet,près de la moitiésont à très haut débit (48%, +10 points en un an) au sein desquels une large majorité (71%, +9 points en un an) est de technologie FttH.

Si la totalité de ces abonnés accèdent à la téléphonie en voix sur large bande, ce n’est pas encore le cas pour le service audiovisuel, même si en un an, un million d’abonnés supplémentaires ont accès à la télévision via leur abonnement internet. Ainsi, près de 73% des clients DSL et près de 90% des clients FttH disposent d’un abonnement au service de télévision.

Sur les réseaux mobiles, le nombre de forfaits continue d’augmenter à un rythme soutenu, entre +1,9 et +2,0 millions en rythme annuel depuis un an, soit un niveau légèrement supérieur aux trois trimestres précédents (+1,8 million). Parallèlement, le nombre de cartes prépayées diminue plus rapidement depuis deux trimestres, autour de 1 million en un an, soit deux à trois fois plus qu’il y a un an à la même période. Au total, 78,1 millions de cartes SIM sont en service en France au 31 décembre 2020, dont neuf cartes sur dix sont des forfaits (70,3 millions). Enfin, de plus en plus de terminaux mobiles sont connectés à internet via les réseaux mobiles à très haut débit ; ainsi, près de huit cartes SIM sur dix, soit 60,4 millions, sont actives sur les réseaux 4G, ce qui représente 5,5 millions de cartes supplémentaires en un an.

Le revenu des opérateurs sur le marché de détail est stable pour le deuxième trimestre consécutif après un recul significatif au deuxième trimestre 2020.

Après huit années de recul, le revenu des opérateurs connait une amélioration depuis le quatrième trimestre 2019. Cependant, le deuxième trimestre 2020 a connu un recul notable (-1,7% en un an) en raison de la perte de 20% en rythme annuel de leurs revenus tirés de la vente et de la location des terminaux mobiles due à la fermeture des boutiques des opérateurs durant le premier confinement. Depuis la réouverture des boutiques, l’activité a repris à un rythme équivalent voire supérieur ; ainsi, au quatrième trimestre 2020, le revenu issu de la vente de terminaux et équipements mobiles (1,1 milliard d’euros, soit 12% du revenu total du marché de détail) augmente de 4,1% en un an, soit un niveau trois fois plus important que celui du quatrième trimestre 2019.

Cependant, malgré la dynamique observée sur la vente des forfaits, la croissance annuelle du revenu associé, 3,2 milliards d’euros, qui représente 96% du revenu des services mobiles, fléchit continûment depuis le deuxième trimestre 2020, jusqu’à enregistrer un recul ce trimestre (-0,8% en un an), fait qui n’avait pas été observé depuis trois ans.Cette contraction s’explique essentiellement par la baisse importante des usages en roaming out liée aux déplacements limités dus à la crise sanitaire. Le revenu associé, 46 millions d’euros HT ce trimestre, baisse d’environ 70% en rythme annuel depuis le deuxième trimestre 2020.

En revanche, depuis le deuxième trimestre 2020, le revenu des opérateurs offrant des services fixes s’améliore, après dix années de baisse, grâce au regain de croissance du revenu lié à la vente des accès à haut et très haut débit. En effet, ce derniercontinue de croître à un rythme soutenu de +2% à +3% en rythme annuel depuis un an (+2,6% ce trimestre). La perte enregistrée sur la vente des services bas débit (501 millions, -12% en un an) et, de manière plus anecdotique sur la vente des accès aux réseaux intersites auprès des entreprises (568 millions d’euros HT, -1%), est ainsi compensée.

Sur le marché de l’interconnexion et de l’accès, le revenu des opérateurs, 2,2 milliards d’euros, progresse à un rythme autour de 10% par an depuis le début de l’année 2020 (+7% en un an ce trimestre contre +2% en moyenne en 2019). La hausse des revenus des services de gros à très haut débit fixe, des accès aux réseaux intersites (+12% en un an) et de ceux liés à la terminaison d’appel mobile (+19%) explique cette tendance.

Notes :

  • D’éventuelles révisions des données d’une publication à l’autre s’expliquent par des corrections apportées par les opérateurs dans leur déclaration. Les écarts susceptibles d’exister entre les croissances annuelles en % et les niveaux affichés sont liés aux arrondis ;
  • Tous les revenus s’entendent hors taxes. Toutes les comparaisons s’entendent du trimestre N comparé au même trimestre de l’année précédente, sauf mention contraire ;
  • L’historique des données est téléchargeable sur le site data.gouv.fr.